Sous l’effet de l’augmentation du coût de l’énergie, la « valeur verte » devrait être, dans les années à venir, une composante incontournable des prix du marché. Mais comment permettre aux particuliers et aux professionnels de l’immobilier d’anticiper ses bénéfices concrets ? L’ADEME a mené une étude inédite pour mieux définir la valeur verte dans l’immobilier et proposer, avec le cabinet Sogreah, une première approche chiffrée en France. La « valeur verte » représente la valeur nette additionnelle d’un bien immobilier dégagée grâce à une meilleure performance environnementale ; elle est principalement liée à la performance énergétique du bien (un bâtiment dit « vert » est plus rentable qu’un bâtiment classique, car moins énergivore), mais également à l’accès aux transports en commun, à sesmatériaux de construction, à la qualité de son insertion locale, etc. La prise en compte des enjeux énergétiques et environnementaux dans l’immobilier permettra une amélioration de la performance énergétique des bâtiments, en particulier dans l’existant. En effet, déterminer la valeur verte d’un bien immobilier peut être un moyen d’inciter les particuliers à rénover leur logement avant cession. Selon l’étude de l’ADEME, 76 % des Français pense qu’un logement peu énergivore vaudra, à terme, plus cher qu’un logement aux fortes consommations énergétiques. Cette perception de la valeur verte ne se traduit pas encore systématiquement par un passage à l’action : alors que 46 % des Français se disent favorables à l’acquisition d’un bien performant sur le plan énergétique, les agents immobiliers estiment que seulement 19 % des transactions effectuées prennent en compte ce critère*. Accompagner les professionnels et les particuliers La définition de la valeur verte reste délicate et, en France, la prise en compte de cette notion n’en est qu’à ses prémisses. Les particuliers, notamment, ont des difficultés à estimer le potentiel de cette valeur dans les années à venir. Le nombre encore trop limité de biens « verts » disponibles ou identifiables par des labels notamment, ne permet pas pour le moment de pouvoir y associer une évolution des prix. Il est donc important d’accompagner les acteurs du marché de l’immobilier, particuliers et professionnels, en leur donnant les moyens d’agir. Cela passe par une meilleure sensibilisation et information du public sur les labels et la performance énergétique des logements. Il faut aussi développer et améliorer les outils de financement dédiés à la performance énergétique et environnementale de l’habitat (Eco PTZ, PTZ+). La fiabilité des référentielsexistants doit également être renforcée : fiabilisation du DPE, identification des professionnels en mesure de réaliser des travaux efficaces de maîtrise de l’énergie grâce à la mention « Reconnu Grenelle Environnement ». * « Ressorts du marché et perception de la conjoncture dans les agences », IFOP pour la FNAIM, 2010   DPE : une double perception Pour les ménages, le DPE fait partie intégrante des éléments à prendre en compte dans le cadre d’une transaction. En situation d’achat ou de location d’un logement, 8 interviewés sur 10 accordent de l’importance au DPE ; pour plus d’un tiers, c’est un critère « très important ». Dans le cas d’une vente, environ 7 interviewés sur 10 lui accordent une attention particulière, 3 sur 10 seulement le considérant comme une simple formalité administrative. Pour les professionnels de l’immobilier, le DPE bénéficie d’une bonne image. Il est considéré comme utile, simple à comprendre et à expliquer, ainsi que créateur d’emplois. Cependant, le scepticisme domine encore sur deux points essentiels : l’efficacité pour réduire la consommation d’énergie et pour lutter contre le réchauffement climatique. Par ailleurs, si l’intérêt des clients pour le DPE est jugé assez faible par les professionnels, il est plutôt en progrès depuis l’affichage obligatoire de la classe énergétique et devrait, d’après eux, croître au fil des années.