À l’’occasion de ses 100 ans, le groupe Cesbron, spécialiste angevin du froid et de la thermique, a inauguré son nouveau siège social. Un bâtiment que le maître d’’ouvrage a souhaité ultraperformant sur le plan de la gestion de l’’énergie et de l’’intégration à son environnement. Aussi un soin particulier a-t-il été apporté aux aménagements extérieurs. Lesquels visent à mettre en valeur le patrimoine paysager naturel du site et à maintenir la continuité des écosystèmes. Masqués à la vue par deux haies, les parkings sont situés à la périphérie. Les cheminements piétons sont canalisés jusqu’’aux bureaux par un platelage de bois qui se transforme en passerelle au-dessus d’un ruisseau et d’un bassin. Bassin de 1 800 m2 sur lequel repose un « œuf » couché, doté d’une « coquille » en métal. Cet objet architectural a été souhaité par le maître d’’ouvrage « comme un point central, un élément singulier, spectaculaire et fédérateur ». Selon l’’architecte Géraldine Jean, chef de projet de l’’agence Bodreau Architecture, « La réussite de cette réalisation atypique par sa forme géométrique et les contraintes techniques associées était un vrai challenge». Charpente cintrée Sur le plan structurel, l’oe’œuf a été réalisé en bois lamellé-collé. Ce qui a requis une charpente parfaitement cintrée. Cintrage en deux ou trois dimensions : deux dimensions pour les arcs longitudinaux, trois dimensions pour les entretoises transversales. Les assemblages, quant à eux, sont totalement invisibles. Pour la couverture, plutôt que du zinc ou de l’’inox, l’’architecte a retenu un système de bardage composite aluminium (Alucobond Spectra, d’’Alucobond) : « Cette option nous a permis de répondre aux spécificités techniques de la forme arrondie du bâtiment, notamment au niveau des découpes liées au cintrage. » Ainsi, pour épouser la courbure de la structure, il a fallu imaginer une solution de découpe des plaques en trapèze. Plaques de tailles différentes de manière à respecter les rayons de la courbure et à ne pas dépasser 1 à 3° d’’angle. Difficulté supplémentaire : le cintrage n’’a pu se faire que dans un sens. Sur le plan esthétique, le revêtement en panneaux composites en aluminium procure un aspect lisse et uniforme « rappelant la douceur et la texture d’’un oeœuf ». Doté d’’un bon pouvoir de réflexion, le matériau crée des jeux de reflets avec l’’eau et la lumière. Intégrer en douceur À côté de l’« oeœuf », le bâtiment principal, lui, est doté d’’une enveloppe performante permettant de se passer de climatisation en été. La structure béton participe pleinement à l’’apport d’’inertie nécessaire à ce type de concept. Isolé par l’’extérieur, il est habillé d’’un bardage bois. Un parti pris architectural visant à donner un aspect naturel au bâtiment pour l’intégrer au site préservé. Le bois retenu, du red cedar, se patinera au cours du temps et passera d’’une couleur doré clair à une teinte gris argent. Le sas d’’entrée et le volume en porte-à-faux sur la façade sud sont vêtus d’’aluminium. Sur le mur d’’entrée, une plaque d’’inox découpée fait office de brise-soleil : il s’’agit d’’une résille métallique perforée avec des formules thermodynamiques. À l’’intérieur du bâtiment, gestion de l’’éclairage oblige, deux puits de lumière et un atrium éclairent naturellement les espaces de bureaux. Énergie positive Pour atteindre la performance souhaitée, à savoir un bâtiment à énergie positive (Bepos), une enveloppe même très performante ne suffit pas. Les équipements doivent l’’être tout autant, et le recours aux énergies renouvelables est indispensable. Ici, l’’ouvrage est équipé de 401 m² de panneaux photovoltaïques en toiture, en verrière et en façade sud, d’’une ventilation double flux avec ventilation nocturne et de deux pompes à chaleur thermodynamiques équipées de ventilateurs basse consommation. D’’une surface d’’environ 2 900 m², le bâtiment consommera, suivant le calcul réglementaire, 98 600 kWh/an d’énergie primaire, soit 34 kWh/m²/an. Une consommation de 50 % inférieure à la consommation de référence RT 2005. En termes de consommation en énergie finale après correction réglementaire apportée au calcul pour valider le Bepos, la consommation d’énergie primaire est ramenée à 38 217 kWh/an (application du facteur de 2,58 : 98 600/2,58 = 38 217 kWh/an). De son côté, la production photovoltaïque globale est calculée pour produire 47 000 kWh/an d’’énergie finale. Soit une production d’’énergie largement positive par rapport aux consommations estimées. Fiche technique Maître d’’ouvrage : groupe Cesbron (49) Maître d’oe’œuvre : Géraldine Jean, architecte DPLG, cabinet Bodreau Architecture (44) Bureau d’’études : SNC-Lavalin région Ouest (44) Entreprise : Charpente Fournier (44) Surface du terrain : 40 000 m² Surface du bâtiment principal : 2 900 m² Surface de l’« oeœuf » : 170 m² Coût total du projet : 8,1 millions d’’euros