Lors du discours prononcé en ouverture du Colloque national biomasse organisé par le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et par France Biomasse ûnergie, Ségolène Royal a réaffirmé son souhait de développer la production d’énergie à partir de biomasse : bois, déchets et matières agricoles… Pour Ségolène Royal, la biomasse contribue largement à la stratégie de développement des énergies renouvelables, qui est l’un des piliers du projet de loi de programmation pour un nouveau modèle énergétique français. Ségolène Royal a rappelé aux acteurs industriels de la filière, réunis pour leur colloque annuel, les objectifs ambitieux fixés dans le projet de loi et a développé 12 actions : 1) Inscription dans la loi d’objectifs ambitieux : porter en 2030 la part des énergies renouvelables à 32 % de notre consommation énergétique finale ; ce qui représente 40 % de l’électricité produite, 38 % de la chaleur consommée, 15 % des carburants utilisés et de l’ordre de 10 % pour le biogaz (le détail de ces objectifs figurera dans la programmation pluriannuelle de l’énergie) ; 2) Développement de la démocratie énergétique en favorisant l’implication directe des citoyens et des collectivités dans la production locale d’énergies renouvelables (participation possible au capital, intervention facilitée pour les coopératives citoyennes) ; 3) Doublement sur trois ans du fonds chaleur qui permet à l’Ademe de contribuer au financement de projets de production et de distribution de chaleur issue de sources renouvelables (bois, biomasse, déchets, recyclage d’énergie…) ; 4) Publication du cadre tarifaire des stations de traitement des eaux usées (STEP), pour injecter dans le réseau de gaz naturel le biométhane issu du traitement de leurs boues ; 5) Généralisation à toutes les régions de l’expérimentation de l’autorisation unique en matière d’installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) pour les méthaniseurs notamment ; 6) Appel à projet pour lancer en trois ans 1 500 projets de méthaniseurs répartis dans les territoires ruraux ; 7) Mobilisation des acteurs économiques via les contrats de filières de la Nouvelle France industrielle avec Arnaud Montebourg et création d’un comité national biogaz ; 8) Aide au déploiement de chaufferies collectives biomasse grâce aux prêts « transition énergétique et croissance verte », mis en place à la Caisse des dépôts au taux Livret A + 0,75 %, soit 2 % ; 9) Aide à l’acquisition d’équipements de chauffage au bois performants grâce à la simplification du crédit d’impôt développement durable, avec comme objectif d’équiper 9 millions de foyers (contre 7,4 actuellement) ; 10) Objectif réduire de 50 % les déchets mis en décharge d’ici à 2025 grâce à l’installation de dispositifs de valorisation énergétique des déchets non recyclables, inscrite dans le plan déchets 2014-2020 qui sera bientôt approuvé ; 11) Lancement chaque année, à partir de 2015, d’un appel d’offre biomasse électrique pour des projets d’1 a 2 mégawatts, à l’issue d’une concertation avec les parties prenantes sur le mode de soutien tarifaire ; 12) Appels à projets innovants pour stimuler les initiatives territoriales et mobiliser les entreprises de l’énergie : appel à projets du ministère pour lancer 200 territoires à énergie positive, appel à projets pour soutenir 10 villes ou intercommunalités engagées dans une démarche de « zéro déchets ».