Dans le droit fil du 7e congrès Bois et Forêts consacré aux innovations produits, Aprovalbois a accueilli, le 24 novembre à Dijon, 280 participants à la 8e édition de ce rendez-vous professionnel. Cette année, le thème de l’innovation a été abordé sous trois angles : la ressource et les problématiques d’inventaire, les améliorations possibles dans les entreprises de transformation et la communication de la filière auprès du grand public. Spécialiste des filières vertes au Conseil général de l’agriculture, Claude Roy a plaidé pour une forêt productive et efficace qui assume sa responsabilité de fournisseur de filière : « Il faut mettre en examen la politique forestière, la remplacer par une stratégie gagnante qui mêle la forêt, la filière, les marchés. Les règles de base de sylviculture doivent intégrer le rajeunissement de nos forêts, le reboisement en résineux, une fiscalité qui incite à l’action plus qu’à la protection ». Jean-Luc Sandoz a présenté le bois comme une solution contre le « pouvoir métastasé » de la finance mondiale, en expliquant que lorsque les matières premières vont flamber, le bois gagnera en compétitivité ; il profitera de son bilan carbone et de ses performances techniques. Selon l’ingénieur franco-suisse, le bois contribuera à relancer l’économie, à condition que les produits de demain fassent appel à plus d’ingénierie, qu’ils soient développés et portés par les PME et qu’ils utilisent les ressources locales. Le congrès a déroulé un catalogue d’innovations qui serviront ce futur prometteur. Comment mieux inventorier la ressource avec les images satellites ou les radars aéroportés, comment « tracer » les grumes de la forêt à la scierie au moyen des puces RFID qui ont déjà envahi notre quotidien… Comment améliorer le réemploi de la matière en utilisant l’éco-conception ; quels progrès mettre en place sur les chaînes de production ? Il faudra aussi vaincre les idées reçues, expliquer que couper un arbre n’est pas néfaste à la forêt. « Si les professionnels ou l’Etat communiquent sur ce sujet, personne ne nous écoutera » constata Claude Roy. « Ce message doit être transmis par des scientifiques, des humanistes, des gens qui ont une autorité morale. Réfléchissons à la création d’une fondation qui puisse communiquer sur ce qu’est une politique forestière durable ».