Le bâtiment de Sistrières-Aurillac constitue un des cinq sites administratifs du Crédit Agricole Centre France.Il répond au besoin de regroupement de deux sites exploités par la banque : Sistrières et Aurillac. S’’étendant sur 6 000 m2, il accueille depuis quelques mois près de 250 personnes. Si un bâtiment est dit « à énergie positive » quand, dans l’année, il produit plus d’’énergie primaire en chauffage, eau chaude sanitaire, ventilation, refroidissement et éclairage qu’’il n’’en consomme, l’’appellation « tous usages », quant à elle, nécessite des réductions énergétiques supplémentaires. Outre les économies réalisées sur les cinq usages précités, les consommations électriques spécifiques liées principalement à la bureautique (ordinateurs, photocopieurs), aux ascenseurs et à l’’éclairage extérieur doivent, elles aussi, diminuer, ces postes représentant 50 % de la consommation totale en énergie. Pour ne pas décevoir les ambitions qu’’il s’’était fixées, le Crédit Agricole a cherché à répondre à quatre grands objectifs : la prise en compte des contraintes d’’un bâtiment à énergie positive, la mise en valeur des caractéristiques du site, la création d’’un lieu de vie ouvert, convivial et fonctionnel et, enfin, le respect, de manière stricte, du délai de construction limité à 17mois. Dans ce but, le maître d’’ouvrage a imposé, dans le cadre du concours de maîtrise d’œ’oeuvre, des équipes en tandems à deux composantes – architecturale et environnementale – afin d’’intégrer l’’ensemble des contraintes inhérentes à un tel chantier. Un climat déterminant Pour l’’agence d’’architecture lauréate, le premier questionnement s’’est porté sur le choix du matériau constructif. « Nous savions qu’’il devait être capable de résister aux intempéries car il était impossible – au vu des délais – de bloquer le chantier pendant plusieurs semaines en raison du froid et de la pluie », précise Marc Favaro, architecte associé au sein du cabinet AFAA (Lyon). Rappelons que le bâtiment se situe à Aurillac, célèbre pour la rigueur de ses hivers ! « De plus, nous voulions créer un bâtiment qui soit “ancré à son site”, en parfaite harmonie avec son environnement. À partir de là, le choix de l’’ossature bois s’’est imposé. » Résultat : ce sont 1 300 m3 de bois locaux et européens, du douglas du Massif central et de l’’épicéa d’’Europe du Nord en l’’occurrence, qui ont été nécessaires à la rapide édification du bâtiment, soit un total de huit mois. Si la rigueur hivernale a fortement influencé le choix du mode constructif, l’’ensoleillement de la ville d’’Aurillac, estimé à plus de 2 000 heures par an avec seulement 53 jours de brouillard, a, pour sa part, justifié l’’intégration d’’un espace bioclimatique, nommé jardin d’’hiver, au coeœur du bâtiment, ainsi que l’’installation de 1 700 m2 de panneaux photovoltaïques. Cet ensoleillement a d’’ailleurs fait partie des critères décisifs ayant conduit le maître d’’ouvrage à investir dans le Cantal. Trois types de panneaux sont ainsi implantés sur le site de Sistrières-Aurillac pour compenser toutes les consommations du bâtiment, y compris celle de la bureautique et de l’’informatique : panneaux opaques sur la toiture, panneaux transparents en bi-verre au-dessus du parvis d’’entrée, et panneaux opaques installés dans le champ voisin du bâtiment. Un travail minutieux Autre énergie renouvelable exploitée, la géothermie permet, quant à elle, de compenser les dépenses en chauffage. Trente sondes verticales, représentant 4 500 m de long, ont été implantées à 150 m de profondeur. Leur fonction consiste à capter la température constante du sol pour servir de repère au fonctionnement de pompes à chaleur réversibles. Ainsi, grâce à ce mécanisme, les besoins en chauffage et en rafraîchissement du bâtiment seront automatiquement comblés. Mais, selon Nicolas Molle, gérant d’’Étamine, bureau d’’études Environnement du projet, si, pour construire un bâtiment à énergie positive, il faut évidemment mettre en place des systèmes de production d’’énergie performants, comme le photovoltaïque ou la géothermie, il faut avant tout maîtriser les consommations, et, de ce point de vue, « rien n’’a été laissé au hasard à Aurillac ! Nous avons mené un travail minutieux d’’identification des besoins et, pour chacun d’’entre eux, nous avons cherché des solutions. L’’isolation du bâtiment, la qualité du vitrage, l’’étanchéité à l’’air, l’’exposition au soleil ont été soigneusement étudiées, et le résultat est très positif : le niveau de performance atteint est de très rare qualité, à ce jour, en France ». Au-delà du caractère exceptionnel du projet, l’’architecte, Marc Favaro, en parle également comme « un de ceux qui font que nous aimons notre travail » Des salariés impliqués Si les équipements conçus pour le bâtiment de Sistrières-Aurillac permettent à eux seuls de réduire considérablement les dépenses énergétiques, les hommes ne doivent pas être oubliés car leurs comportements conditionnent largement la réussite de ce projet. Comme le dit très justement Bernard Lolliot, directeur général du Crédit Agricole Centre France : « Comprendre la conception d’’un tel bâtiment aide à adopter un comportement garantissant son bon fonctionnement. » C’’est pourquoi une charte d’’utilisation a été rédigée en interne, par une quinzaine de salariés des différents services. Ce document édicte sept principes :  •

  • Préférer les escaliers à l’’ascenseur •
  • Maintenir les fenêtres fermées en été et en hiver •
  • Respecter les systèmes automatiques de ventilation, de chauffage et de rafraîchissement •
  • Régler son mât lumineux de bureau en fonction de sa vue •
  • Éteindre son écran et son imprimante en quittant le bureau •
  • Économiser l’’eau potable •
  • Ne pas brancher d’’équipements électriques personnels (téléphone portable, bouilloire)

À cet engagement écoresponsable des salariés s’ajoute une démarche pédagogique importante. Les élèves de six établissements d’’enseignement professionnel de la région ainsi que des étudiants en architecture se sont d’’ores et déjà rendus sur le site. Les visites ont été menées autour de quatre thèmes : l’’électricité, le chauffage et la ventilation, la géothermie, l’’énergie photovoltaïque. Fiche d’identité  Maître d’’ouvrage : Crédit Agricole Centre France Maître d’’ouvrage délégué : Crédit Agricole Immobilier Promotion Assistant au maître d’’ouvrage Environnement : CZD Azur Architecte : AFAA Architecture (Lyon) Bureau d’études Environnement : Étamine Coût total : 20 millions d’’euros TTC (dont 3,6 millions pour l’’ossature bois, 1,7 million pour les panneaux photovoltaïques et 400 000 euros pour la géothermie) Livraison : 15 novembre 2010, après 17 moisde travaux et 6 mois d’études