Les TMS sont particulièrement fréquents dans tous les métiers du secteur du BTP et demeurent à ce jour la première cause de maladies professionnelles du secteur (87% – source Cnam). Du 3 avril au 1er juillet 2023, l’OPPBTP a mené une vaste campagne de prévention auprès des entreprises du BTP, en partenariat avec les Services de Prévention et de Santé au Travail BTP et Interentreprises, l’Assurance Maladie Risques Professionnels et la Direction Générale du Travail. La campagne a été l’occasion de réaliser plus de 600 diagnostics terrain auprès des entreprises du BTP, selon un ciblage et un panel constitués de différents métiers et typologies d’entreprises. Les données recueillies indiquent que les TMS sont très présents dans les entreprises, puisque 73% des salariés signalent des douleurs au dos, et 41% au niveau des épaules. La moitié des professionnels du BTP estime que les TMS ont un impact important dans leur entreprise, cependant cette perception varie fortement selon l’activité ou la taille de l’entreprise (de 38% pour les entreprises de moins de 10 salariés à 84% pour celles de plus de 250 salariés). Ces écarts soulignent la nécessité de mettre en place des actions adaptées à la réalité terrain de chaque entreprise. Malgré l’existence d’une réelle préoccupation concernant ce risque, seulement la moitié des répondants à l’étude ayant reconnu un élément de la campagne est engagée dans une démarche de sensibilisation et 10% dans une démarche de formation.

L’OPPBTP a réfléchi à de premières pistes d’actions pour aider les entreprises à mieux prendre en compte les TMS et s’en prémunir :
– Mener des actions ergonomiques ciblées sur des situations de travail particulièrement exposant aux risques physiques (vibration, manutention et posture) ;
– Analyser et proposer des actions d’amélioration des situations contraignantes, communes à plusieurs métiers du second œuvre, en phase d’approvisionnement de chantier ;
– Expérimenter de nouveaux équipements d’assistance physique auprès de différents métiers (électriciens, peintres, plaquistes, menuisiers, …) ;
– Concevoir un outil d’auto-diagnostic manutention manuelle sur chacun des métiers ;
– Mener un travail avec les fabricants de matériels et de matériaux pour mieux prendre en
compte le risque dès la conception des produits ;
– Sensibiliser plus fortement les apprentis en CFA BTP et les nouveaux dirigeants au risque TMS à travers des formations et outils adaptés.
La mise en œuvre prochaine du Fonds d’investissement dans la prévention de l’usure professionnelle (FIPU) viendra utilement soutenir les actions engagées par l’OPPBTP, en particulier au travers des aides financières ouvertes aux entreprises. Avec le soutien du FIPU, l’OPPBTP envisage un rebond de la campagne en 2024, avec des accompagnements individuels de 500 entreprises et des actions auprès des jeunes en formation professionnelle.