termites

La loi 99‑471 du 8 juin 1999 et le décret du 3 juillet 2000 définissent les conditions de prévention et de lutte contre les termites et autres insectes à larves xylophages. Tout occupant propriétaire ou copropriétaire d’un immeuble contaminé est obligé de faire la déclaration en mairie (par lettre recommandée AR) dès qu’il a connaissance de la présence de termites. En cas de vente d’un bien, le vendeur est tenu de fournir à l’acquéreur une information complète sur l’état réel du bien. Il doit faire procéder à un état parasitaire obligatoire, établi depuis moins de trois mois à la date de l’acte authentique de vente.
Cet état parasitaire doit être réalisé par une société spécialisée dans les diagnostics bâtiment ayant obtenu une attestation de stage auprès d’un organisme agréé. Celle-ci doit rechercher la présence de toute autre trace d’anomalies liées à la présence d’autres agents biologiques du bois tels que les champignons, les vrillettes et les capricornes. Pour les maisons neuves, la loi termites est complétée par le décret 2006‑591 du 23 mai 2006. Notons que l’article R.112.2 du Code de la construction et de l’habitation stipule que
« les bâtiments neufs doivent être conçus et construits de façon à résister à l’action des termites et autres insectes xylophages. À cet effet doivent être mis en œuvre, pour les éléments participant à la solidité des structures, soit des bois naturellement résistants aux insectes ou des bois ou matériaux dérivés dont la durabilité a été renforcée, soit des dispositifs permettant le traitement ou le remplacement des éléments en bois ou matériaux dérivés ». Le même texte ajoute un élément important qui concerne les chantiers de rénovation ou les extensions : « Les mêmes obligations s’imposent lors de l’introduction dans un bâtiment existant d’éléments en bois ou matériaux dérivés participant à la solidité de la structure ».

dégradation termites

Progrès de la recherche

L’action dévorante des xylophages n’étant pas toujours évidente à observer par les non-spécialistes, sauf quand les désordres sont déjà importants ou les colonies très nombreuses, la détection de leur présence doit donc faire l’objet des plus grands soins dans un bâtiment ancien. Dans le patrimonial, une action préventive ne peut évidemment s’effectuer que sur les bois en place, contrairement aux constructions neuves où les bois peuvent être traités avant même leur mise en œuvre sur le chantier.
Dans ce dernier cas, la recherche est en constante évolution : par exemple, Sarpap & Cecil Industrie a appliqué sa technologie RF à sa gamme Axil Préventif : ainsi, la formulation Axil 2000 RF est-­elle à la fois retardateur de feu, insecticide et fongicide. Les solutions Axil RF sont des microémulsions hydrodispensables qui s’appliquent sur les bois en traitement de surface par trempage, aspersion ou flow-­coat. Pour les bois anciens comme pour les modernes, les industriels mettent régulièrement à la disposition des professionnels des produits qui suivent non seulement l’évolution des réglementations, mais aussi celle des tendances : le récent Xylophène 100 % Naturel de Dyrup est composé d’huiles essentielles et végétales et ne contient aucun insecticide. Sans dérivés de produits pétroliers, le produit n’émet aucun composant organique volatil. C’est une formulation entièrement biodégradable qui s’applique au pinceau, rouleau ou chiffon pour les plus petites surfaces et ne dégage aucune émanation toxique en séchant. Les outils se nettoient à l’eau savonneuse et peuvent être rincés directement au robinet de l’évier. Il respecte toutes les normes environnementales et sanitaires et les normes jouet EN 71‑3 et contact alimentaire EN 1186. Chez le même fabricant, Xylophène Anti-­termites Sols et Murs est un traitement préventif pour les sols et murs non infestés qui crée une véritable barrière antitermite par contact de la substance avec les insectes. Ingéré, le principe actif est spécifiquement ciblé pour l’appétence des termites. Destiné à tous les matériaux de construction et tous types de sols, ce traitement s’applique au pinceau, au pulvérisateur ou par injection à l’intérieur comme à l’extérieur de la maison. Sa formule translucide ne laisse aucune trace et ne dégage aucune odeur. Il est ininflammable et inactif sur l’homme et la végétation.

barriere physico-chimique anti-termite

Seulement pour le neuf

L’une des plus grandes avancées technologiques de ces dernières années ne peut concerner que le neuf, dont les extensions ajoutées à l’ancien : la mise en place d’une barrière souterraine. La loi interdit les traitements antitermites par épandage de produits dans les sols avant la construction, et exige la mise en place d’un dispositif de protection entre le sol et le bâtiment. Trois dispositifs sont possibles : par barrière physique, par barrière physico-­chimique, ou par dispositif constructif contrôlable. Son application est effective pour tous les permis de construire émis depuis le 1er novembre 2007, dans toutes les zones infestées par les termites (voir carte). Le procédé de fabrication breveté du Termifilm UV+ de Sarpap & Cecil Industrie, que l’on pose au sol avant la construction, est issu d’une technologie qui consiste à greffer une molécule termicide, la perméthrine, directement dans le polyéthylène. Ce procédé spécifique, associant le termicide et le polymère, rend le film non délavable. Il n’y a aucun risque de pollution liée à la diffusion de la matière active insecticide dans les sols, les eaux de surface et les nappes phréatiques. D’autres industriels se sont également positionnés sur ce créneau porteur.

Pour tous, mais surtout pour le patrimoine

L’une des solutions antitermites les plus plébiscitées par les maîtres d’ouvrage de bâtiments anciens est le système des pièges. Son grand avantage est d’être un procédé non invasif et de ne pas toucher les bois eux-mêmes. C’est une alternative intéressante aux techniques plus classiques de pulvérisation et d’injection, qui demeurent cependant toujours à l’ordre du jour. Le système Sentri Tech de Dow Agro Sciences met en œuvre l’hexaflumuron, un principe actif à effet retard qui bloque la mue des termites et empêche leur prolifération. Des appâts sont disposés dans des boîtiers placés sur le sol tout autour du bâtiment (ou/et fixés sur les murs intérieurs selon le degré d’infestation), appâts que les termites dispersent eux-­mêmes par trophallaxie, après ingestion, au sein de toute la colonie. Celle-ci est donc intoxiquée naturellement. Notons que le fabricant a récemment mis au point un ingénieux système de détection électronique de présence de termites, le Halo Termites, qui prévient de l’imminence d’un danger et de la nécessité de commencer un traitement.