photo saturateur

Les traitements de préservation

Les traitements de préservation pour les bois utilisés en extérieur doivent les protéger contre les attaques des champignons, des insectes et des termites. La technique la plus courante est le traitement chimique en autoclave vide et pression. Préalablement séché, le bois est placé dans une cuve où il est ventilé à l’aide d’un vide très fort. Ensuite, le produit traitant est introduit dans la cuve, et celle-ci mise sous pression. Depuis 2006, les substances utilisées sont dépourvues de CCA (chrome, cuivre, arsenic), conformément à la directive Biocides. À la différence du trempage qui n’agit qu’en surface, l’autoclave vide et pression permet d’aller jusqu’au cœur du bois. La question du traitement préventif insecticide et fongicide a longtemps été liée à la coloration artificielle apportée par les produits mis en œuvre. Actuellement, on trouve sur le marché des solutions qui permettent de garder la teinte naturelle du bois. Le traitement par haute température, une technique plus récente, entraîne une modification de la structure moléculaire du matériau. La résistance aux micro-­organismes et champignons lignivores est accrue grâce à la dégradation de l’hémicellulose et à la réduction de l’humidité. Ce dernier facteur améliore aussi la stabilité dimensionnelle du bois traité. Grâce au traitement par haute température, des essences qui, à l’origine, ne conviennent pas à l’utilisation en extérieur peuvent être valorisées : frêne, peuplier, hêtre… La teinte foncée obtenue grâce au traitement thermique, de façon uniforme et dans la masse, leur donne en plus un aspect de bois exotique. Outre le traitement thermique « à sec », il existe aussi une technique de thermohuilage. Le bois est imprégné d’un mélange d’huiles végétales et d’adjuvants naturels, chauffé à basse température (< 150 °C), ce qui le rend hydrophobe. photo finitions opaques

Finitions : transparence ou couleur ?

Agissant en surface pour protéger le bois contre l’humidité et le rayonnement solaire, les produits de finition ont une durée de vie limitée, et leur application doit être renouvelée régulièrement. Des finitions transparentes sont souvent préférées pour mettre en valeur le veinage du bois mis en œuvre et garder son aspect naturel. Or ce sont les formules opaques et teintées qui filtrent mieux les UV, évitant ainsi la dégradation de la lignine. Des produits transparents comportant des anti-UV nouvelle génération ont été récemment lancés par Blanchon. Le système est composé d’un conditionneur et d’un protecteur, dont seulement le second a besoin d’être rénové lors de l’entretien régulier. Dans le cas de finitions teintées, la température de la surface du bois exposé aux rayons UV varie en fonction de la couleur choisie : les teintes sombres ont tendance à se réchauffer plus rapidement, ce qui provoque des amplitudes de températures importantes (nuit/jour, hiver/été). En même temps, quelle que soit la finition choisie, le support est soumis aux variations dimensionnelles dues aux changements du taux d’humidité. Les produits appliqués en surface doivent donc être suffisamment souples pour s’adapter à ces contraintes. Le vieillissement du film protecteur est naturel et intervient à la suite d’oxydation et de photodécomposition. L’infiltration de l’eau sous le film provoque, quant à elle, la décomposition chimique et, parfois, des gonflements des polymères, ce qui évidemment accélère la dégradation de la finition. L’entretien régulier est donc indispensable, et sa fréquence dépend principalement de l’exposition aux intempéries. photo rôle de la conception

Rôle de la conception

On ne le répétera jamais assez : c’est tout d’abord la conception de l’ouvrage qui détermine la longévité des bois mis en œuvre. Pour limiter l’exposition des façades à l’eau, l’architecte doit suivre quelques règles : mettre en place des débords de toiture le plus larges possible et/ou des écrans de façade, respecter une hauteur de garde de 20 centimètres en bas de bardage, éviter les pièges à eau dans la conception d’assemblages. Le choix de l’essence est également déterminant. Dans le cas d’essences dites « naturellement durables », l’utilisation de traitements de préservation et de produits de finition n’est pas obligatoire. Cependant, à plus ou moins long terme, à cause de l’action des UV et des intempéries, ces bois n’échapperont pas à la dégradation esthétique, surtout dans les endroits où ils sont le plus exposés.