Pour les façades de l’’Opéra-Bastille, l’’architecte ­Carlos ­Ott avait choisi une pierre calcaire mince, en grands modules de 90 x 90cm provenant des carrières des Abrots situées à Chassigneulles (Yonne). Avec des chutes de pierres dès 1990 puis en 1996 qui ont conduit à l’’installation de filets de protection sur toutes les façades du bâtiment, des expertises sont réalisées afin d’’identifier la cause de ces problèmes et trouver la solution de rénovation adaptée. Conclusion des experts : une exécution défectueuse des travaux de pose des plaques de pierre ainsi que des imperfections des matériaux liées à l’’histoire tectonique du massif où ont été prélevés les blocs de pierre. « Trois solutions sont alors préconisées, raconte ­Gérald ­Helwig, directeur du bâtiment et des investissements de l’’Opéra national de Paris : soit passer des endoscopes derrière chaque pierre pour s’’assurer de la qualité de fixation, soit clouter l’’ensemble des pierres par l’’extérieur, soit refaire entièrement le revêtement de la façade. C’’est cette dernière solution qui a été retenue. » C’est donc à la suite du verdict rendu par la cour administrative d’’appel de Paris en décembre 2006 qui a retenu la responsabilité des constructeurs entraînant la prise en charge par les compagnies d’’assurances de ces derniers, que l’’Opéra national de Paris et le maître d’œ’oeuvre ont alors lancé un appel d’’offres ouvert, dans le cadre du code des Marchés publics, pour la rénovation totale des 28000 mètres carrés de façades. Un calepinage à respecter Les critères définis pour cet appel d’’offres portaient tout d’’abord sur la volonté de l’’architecte de trouver une solution qui combine les qualités esthétiques et techniques de la pierre et le respect du calepinage d’’origine des éléments de 90 x 90cm retenus lors de la conception de l’’ouvrage. Car comme le souligne ­Gérald ­Helwig, « le calepinage fait partie de l’œ’oeuvre de l’’architecte ». Venaient ensuite les critères de performances et de sécurité. « Les matériaux devaient être soit des pierres posées conformément au DTU 55.2, soit des plaques composites bénéficiant d’’un avis technique valide du ­CSTB. » Une certification ­reVETIR minimale était exigée, assurant une excellente résistance, plus élevée que la norme appliquée habituellement en parties basses. Enfin, dernière exigence normative, le classement minimal au feu de niveau M1 requis pour cet ERP. Tout au long du projet de réfection, ­Carlos Ott a assuré une mission d’’architecture d’’assistance à maîtrise d’’ouvrage auprès de l’’Opéra national de Paris. « Au départ, dix revêtements possibles ont été sélectionnés. » Mais c’’est finalement la solution du minéral composite ­Carea qui a été choisie. Si ­Carlos ­Ott et le maître d’’ouvrage avaient proposé une couleur plus sombre en partie basse pour lutter contre les tags et graffitis, « le service départemental de l’’Architecture et du Patrimoine de Paris s’’y est opposé en imposant un revêtement homogène sur l’’ensemble des façades du bâtiment. » Aucun problème pour ­Thierry ­Leverrier, P-DG de ­Carea, car « les propriétés intrinsèques du matériau minéral composite choisi garantissent un nettoyage simplifié des tags et graffitis, sans devoir recourir à un traitement spécifique et préventif. » Afin de répondre également aux attentes en termes de résistance aux chocs et au vent imposées par le cahier des charges de la maîtrise d’oe’œuvre pour l’’habillage des soubassements, initialement prévus en pierre naturelle, le choix s’’est porté sur une nouvelle création ­Carea, une dalle Q4, extrêmement résistante aux agressions, dans le format imposé de 90 x 90cm (épaisseur 14mm et 21mm), posée sur une hauteur de trois mètres, tout en permettant de conserver la même esthétique. Si les premières chutes de pierres ne s’’étaient produites qu’’un an après l’’inauguration du bâtiment, que l’’on se rassure : ­Thierry ­Leverrier précise que la sinistralité est aujourd’’hui de zéro pour ­Carea !