Cécile Duflot a rencontré le député de l Yonne Jean-Yves Caullet, auteur du rapport « Bois et Forêts de France, nouveaux défis », remis au Premier ministre en juin, ainsi que Luc Charmasson et Laurent Denormandie, présidents respectifs de France Bois Industries Entreprises (FBIE) et France Bois Foret (FBF). 
Le député et ces représentants des professionnels ont présenté à la ministre leurs propositions pour le développement de la filière bois. La loi d’avenir agricole qui devrait être présentée début 2014 sera l’occasion de traduire l’intérêt que doit porter la France à sa filière bois. Le rapport de Jean-Yves Caullet comprend plusieurs propositions pour le développement de la filière. Parmi elles, la mobilisation du capital « multifonctionnel » de la forêt, c’est-à-dire l’ensemble des ses usages. Celui-ci pourrait par exemple être davantage utilisé comme alternative aux ressources fossiles. Des stratégies pour dynamiser la filière sont également proposées, par le biais d’actions sur la transparence du marché du bois ou encore sur l’attractivité des métiers de la forêt.
Le rapport liste les axes stratégiques à développer :
Investir dans l’industrie
Seule une industrie forte et compétitive peut reprendre des parts de marchés face à l’importation de produits finis en mobilisant les outils du redressement productif (BPI) sur les secteurs industriels utilisant le bois sous toutes ses formes et en Orientant une part significative du fonds stratégique bois vers les industries de 2ème et de 1ère transformation.
Développer les usages hiérarchisés du bois
Développer un effort permanent de l’innovation, favoriser l’investissement et adapter la réglementation des usages pour permettre les réutilisations successives.
Moderniser la mise en marché des bois
Il est paradoxal de constater que, sur un secteur économique aussi lourd, les mises en marché soient finalement très archaïques. Il faut assurer la transparence des prix tout au long de la filière, favoriser les contrats pluriannuels et garantir un retour vers l’amont.
Mobiliser la ressource
La ressource (stock, accroissement, essences, disponibilités, …) est bien connue mais la mobilisation reste difficile, d’une part, à cause du morcellement de la propriété et, d’autre part, à cause des conflits entre fonctionnalités de la forêt.
Elaborer une véritable stratégie du commerce extérieur
Exporter des grumes prive d’une partie des connexes, or dans un contexte d’augmentation des usages on se prive ainsi d’une partie de la ressource. Il faut Dé-inciter l’exportation par une contribution représentative de la part de la valorisation des coproduits et sécuriser l’approvisionnement des filières par une politique d’importation judicieuse de matières premières voire d’investissement forestier à l’étranger. Quant aux produits finis dont ne maitrise pas la recyclabilité, leur importation est un handicap car les collectes des produits en fin de vie sont à la charge des collectivités.
Saisir les opportunités de la forêt et du bois pour l’emploi
L’exploitation durable et multifonctionnelle de la forêt est par nature une source importante d’emplois qualifiés, non délocalisables. Le développement des secteurs industriels de bois représente un potentiel d’emplois qualifiés. Le simple retour à l’équilibre de la balance du commerce extérieur serait créateur de plus de 60.000 emplois.
Penser les territoires, optimiser la logistique
Il faut rechercher en permanence l’optimum de l’utilisation de la ressource au plus près des massifs tout en ayant une vision plus globale pour faire émerger des entreprises compétitives à l’international.