Depuis le 1er juillet, les consommateurs, en faisant leurs courses, font connaissance avec l’affichage environnemental. Progressivement, des centaines de produits, parmi lesquels des matériaux de construction et de décoration, seront accompagnés d’une étiquette détaillant leur impact écologique sur le climat, l’eau, l’air ou la biodiversité.

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Cavac Biomatériaux est l’une des marques du Bâtiment qui participent à l’expérimentation.

Lancé en 2010 par le ministère de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, l’appel à candidatures avait suscité une forte mobilisation pour cette expérimentation : 230 entreprises se sont portées volontaires pour tester ce nouvel affichage. Plus de 160 ont finalement été retenues. De la PME artisanale aux champions mondiaux de la distribution, ces entreprises sont représentatives de secteurs d’activité très diversifiés, dont celui du Bâtiment. Un déploiement progressif Dans un premier temps, cette expérimentation a valeur de pédagogie vis-à-vis des consommateurs. Elle doit leur permettre de prendre conscience que tout produit, qu’il soit manufacturé ou agricole, exerce une pression sur l’environnement. Elle servira aussi de test pour les entreprises afin de valider auprès de leurs clients la clarté de leur affichage et la pertinence des critères environnementaux retenus. Le 1er juillet marque donc le coup d’envoi du test grandeur nature. Jusqu’au 1er décembre 2011, date limite fixée dans le cahier des charges de l’expérimentation, toutes les entreprises engagées dans ce programme afficheront les performances environnementales de certains de leurs produits. Ainsi, après un important travail amont (phase d’évaluation environnementale des produits, impliquant notamment la recherche de données auprès des fournisseurs, le calcul des bilans environnementaux) qui a vu l’association de nombreux acteurs (collaboration entre entreprises et ONG, partenariat entre industriels et distributeurs…), les entreprises mettent en place les systèmes d’information nécessaires, depuis ceux concernant leurs fournisseurs jusqu’à ceux dédiés à leurs consommateurs. Dès septembre, plusieurs centaines de références de produits seront concernées, dans des catégories aussi variées que l’alimentation, l’hygiène/beauté, l’entretien, les textiles/habillement, l’électroménager, le high tech, le bricolage, l’édition/papeterie ou encore l’hôtellerie … Dans le secteur du Bâtiment, des entreprises comme Millet (portes et fenêtres), Bel’M (menuiseries extérieures), Cavac Biomatériaux (isolants naturels) ou encore Interface Flor (revêtements de sols) sont impliqués dans la démarche.

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L’étiquette environnementale, un principe simple pour le grand public Très pédagogique, elle se présente sous la forme d’une échelle de couleurs (du vert au rouge) couplée à un système de notation (A à G). Chaque produit est noté sur la base de huit indicateurs adaptés aux exigences de la menuiserie : ressource et origine, consommation d’énergie, réchauffement climatique global, toxicité, affaiblissement acoustique, étanchéité à l’air, recyclabilité. Une note environnementale est ensuite attribuée, ainsi qu’un indice pour chaque grande étape du cycle de vie du produit : fabrication, usage et fin de vie.

Un affichage multi-produit, multicritère et multi-support Contrairement aux précédentes initiatives nationales ou européennes jusque-là monocritères (étiquette CO2, énergie, ou composés organiques volatiles), la singularité de cette expérience française repose sur plusieurs critères affichés sur une seule et même étiquette. Celle-ci regroupera des informations sur l’empreinte écologique du produit sur le climat ainsi que sur l’eau, l’air ou encore la biodiversité. Enfin, cet affichage prend forme sur différents supports : les informations seront diffusées soit sur internet fixe et mobile, soit en magasin via l’affichage ou directement sur le produit, ou encore sur le ticket de caisse. La manière de symboliser ces données peut également varier d’une entreprise à l’autre : valeurs brutes, note, classement par lettre, graduation par échelle, code couleurs, etc. Une mobilisation de tous Entreprises, État, associations et consommateurs sont mobilisés pour évaluer la démarche en continu. A l’issue de cette expérimentation, la loi prévoit que le Gouvernement remettra un rapport d’évaluation au Parlement. Sur cette base, la généralisation de l’affichage des caractéristiques environnementales des produits pourrait être décidée. L’expérimentation doit donc permettre de tester et d’optimiser différents indicateurs et supports de communication auprès des consommateurs et d’étudier les conditions possibles de généralisation auprès des entreprises. Pour cela, le ministère du Développement durable centralisera durant une année les retours d’expérience, et procèdera à une évaluation collégiale portant notamment sur la transparence des données et des modes opératoires utilisés par les entreprises pour calculer leurs indicateurs ; les coûts et bénéfices de l’opération pour les entreprises ; l’appropriation et la compréhension de la démarche par les consommateurs mais aussi par l’ensemble des acteurs de l’entreprise en contact avec les clients (vente, marketing…)…. Tout au long de l’expérimentation, le site Internet du Ministère sera le support d’actions spécifiques à destination des consommateurs : explication des principes de l’expérimentation nationale, consultation sur les différents supports et formats d’affichage. Ces initiatives complèteront les collaborations initiées sur ces sujets avec des associations de défense des consommateurs et de protection de l’environnement.