Intervenants :
- Laura Païs – Animatrice régionale Bois-Énergie – Atlanbois
- Stéphane Cousin – Chargé de mission – Comité interprofessionnel du bois-énergie
- Hugues De Cherisey – Secrétaire général – Syndicat national des producteurs de granulés de bois
- Alice Fautrad – Ingénieure service Forêt Alimentation Bio-économie
Laura Païs : « Atlanbois, interprofession régionale de la filière forêt-bois en pays de la Loire, regroupe les professionnels de toute la filière forêt-bois. Notre rôle est de faire la promotion du bois dans tous ses usages (entreprises, bureaux d’études, architectes). La ressource en bois à l’échelle non seulement régionale, mais aussi nationale, est sous-exploitée, qu’il s’agisse du bois d’œuvre, du bois d’industrie ou du bois-énergie. On exploite, aujourd’hui, la moitié de l’accroissement naturel des forêts. On a donc un potentiel supplémentaire considérable, tant pour construire en bois que se chauffer avec le bois. Pour la partie bois-énergie, il existe différentes typologies de ressources : chercher du bois en forêt, valoriser le bois des connexes des industries de la filière bois et les bois en fin de vie (bois de palettes par exemple).
On parle beaucoup plus du bois déchiqueté chez les collectifs et industriels, tandis que, chez les particuliers, on parle de bois, de bûches et de granulés. La tendance dans le collectif industriel est à l’augmentation de l’utilisation du bois-énergie, lequel a une grande place dans le mix énergétique de demain. Le bois-énergie possède de nombreux atouts : environnementaux (substitution aux énergies fossiles, diminution des gaz à effet de serre…), création d’emplois locaux, économie circulaire. »
Hugues De Cherisey : » Le Syndicat national des producteurs de granulés de bois est un syndicat professionnel qui rassemble les producteurs de granulés de bois français. Aujourd’hui, le granulé est un des combustibles bois qui se développe rapidement car il offre une commodité d’usage importante, adapté à notre monde moderne. En France, le premier utilisateur de granulés est le particulier à travers l’utilisation du poêle. Le deuxième est le particulier possédant une chaudière, enfin, à une moindre échelle pour l’instant, les bénéficiaires d’une chaufferie collective.
La production, au milieu des années 2000, était d’une dizaine de milliers de tonnes, et, cette année, on dépasse 1 400 000 tonnes. Une croissance rapide, fruit des unités de production réparties dans toute la France. La particularité de notre pays est que l’on arrive à être autosuffisant. Le granulé français est un produit certifié qui dispose d’une norme internationale. La filière bois-énergie est en pleine évolution et détentrice de cet atout d’un combustible renouvelable et abondant de nos forêts. »
Alice Fautrad : « L’Ademe est en charge du développement de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. On vient d’avoir les résultats d’une étude sur le marché : l’approvisionnement en chauffage domestique des particuliers est le premier prélèvement de bois en forêt et hors forêt ; la moitié de l’énergie renouvelable liée à la biomasse est celle des particuliers. On constate, aujourd’hui, un abandon des cheminées ouvertes, mais, à contrario, une évolution importante du parc, des poêles à buches (27 % du marché) et l’émergence du poêle à granulés. Le premier appareil de chauffage est le foyer fermé. L’amélioration des rendements a été accompagnée d’une isolation des logements, ce qui fait que la combustion et la qualité de l’air sont meilleures. On diminue donc la quantité de bois utilisée par ménage. Cette enquête nous montre aussi une diminution des utilisateurs du bois domestique pour se chauffer. On remarque aussi que les particuliers font davantage appel à des professionnels pour se fournir. Le bois peut s’inscrire comme l’énergie renouvelable de demain pour le chauffage des particuliers comme pour celui des collectivités et des industries. »
Stéphane Cousin : « Le Cibe (Comité interprofessionnel du bois- énergie) est l’interprofession du bois-énergie pour les utilisations collectives et individuelles. C’est une association qui regroupe 150 adhérents et fonctionne avec des commissions de travail sur les différentes thématiques du bois-énergie. Traditionnellement, on s’intéresse au bois dans le collectif tertiaire à travers les chaufferies au bois, tandis que, dans l’industrie, c’est un peu plus compliqué… hormis pour les industries du bois, qui exploitent les sous-produits sur site pour leur énergie. Quant aux autres industriels, cela dépend du contexte énergétique. L’industriel va rechercher la rentabilité : une énergie qui lui coûte moins cher que son énergie fossile de référence (le gaz principalement). Concernant la ressource, on a trois grandes catégories : bois sur pied, ressource industrielle, bois en fin de vie. À partir de celles-ci, on peut fabriquer des combustibles. Le chauffage collectif industriel a de beaux jours devant lui. On a recensé au Cibe plus de 6 000 installations collectives industrielles au bois, ce qui n’est pas rien. »