Intervenants :
– Patrick Kruse, directeur délégué – Unama
– Maroussia Baro, responsable de l’Institut des matériaux souples – Compagnons du Devoir
– Nicolas Digaire, directeur du pôle Innovation pour la seconde transformation (Pibois), Compagnons du Devoir

Patrick Kruse : « L’Unama est l’Union nationale de l’artisanat des métiers de l’ameublement. Nous avons organisé cette journée car il y a des mutations, telles que l’économie circulaire, la transition numérique et le travail collaboratif. Ces trois pôles dessinent l’avenir des métiers. En octobre 2017, un rapport de la Commission européenne a été édité. Il s’intitule Rapport sur l’économie circulaire dans l’ameublement. L’économie circulaire va moderniser nos métiers. La finalité du rapport est de dire qu’il faut fabriquer des meubles recyclables et réutilisables. Le travail collaboratif est une vraie révolution pour l’artisan. »

Maroussia Baro : « Les Compagnons du Devoir, c’est une association qui forme dans six filières. Le tapissier d’ameublement est un artisan qui applique les matériaux souples dans l’habitat, on parle de tapissier en siège ou en décor. Il va apporter du confort et de l’esthétique au quotidien. Dans toute transition, les nouveautés qui peuvent sembler des contraintes sont surtout des opportunités. L’après-midi de la journée Fibres sera dédié à un « workshop » avec l’aide d’un « Fab Lab » qui met à disposition des équipements. On va mettre, à l’échelle d’un après-midi, un projet qui pourrait durer plusieurs mois. Les artisans ont toujours travaillé en collaboratif parce qu’ils ont besoin les uns des autres. Aujourd’hui, quand on parle de travail collaboratif, c’est aussi aller au-delà et partager ses compétences. On peut travailler à distance sans effort. On peut partager également les espaces de travail. Si l’on veut de l’innovation dans nos projets, il faut que l’on travaille ensemble pour aller plus loin. Il y a un delta entre différentes entreprises, cultures ou générations. »

Nicolas Digaire : « Pibois est un service pour les entreprises de la seconde transformation du bois qui les accompagne dans la transition numérique, environnementale par le biais de l’accompagnement intra-entreprise ou par des journées techniques, comme la journée Fibres que nous organisons en partenariat avec l’Unama. La journée Fibres est l’occasion de montrer ce qui peut permettre de s’épanouir un peu plus dans les métiers, de s’ouvrir à de nouveaux secteurs. Nous souhaitons démystifier l’univers numérique et montrer la force d’un travail collaboratif. Les techniques ancestrales sont remises au goût du jour avec les outils numériques. Les artisans qui s’équipent d’outils numériques reprennent plaisir à créer des ouvrages plus complexes. L’outil numérique ne chasse pas l’homme des ateliers. Il ne faut pas en avoir peur, mais le dompter. Nous utilisons des centres d’usinage, des toupies à pointage numérique, des scies à panneau ou des plaqueuses de chants. Ils nous permettent de lier plusieurs matériaux. Ils ouvrent le champ des possibles. »