Selon l’association PAC &Clim’Info et l’AFPAC (Association française pour les pompes à chaleur), le marché de la climatisation et des pompes à chaleur semble tirer son épingle du jeu. Dans un contexte plutôt morose, la tendance serait en effet à la stabilité, voire à la progression.

Réalisée en septembre 2011, l’enquête PAC&Clim’Info vise à déterminer le nombre de produits de climatisation et de pompes à chaleur mis sur le marché français sur la période de janvier à août 2011. L’étude porte sur le marché de la climatisation (grand tertiaire, industrie, hôpitaux, commerces et petit tertiaire) mais aussi sur celui, bien distinct, des pompes à chaleur.
Clim centralisée et chillers
Dans le secteur du grand tertiaire, de l’industrie et des hôpitaux, le second quadrimestre enregistre une baisse plus modérée (- 8,6 %) comparativement aux années précédentes (- 11,9 en 2010) pour les centrales de traitement de l’air. Le secteur de la Santé est dynamique, grâce à l’influence du Plan Hôpital 2012, et celui de l’Industrie est stable, à tendance positive. A noter la contraction du coeur de gamme de 74 à 68 % du mix produit en faveur des petites centrales, caractéristiques du tertiaire.
De son côté, le marché des chillers affiche, au global, une hausse de 8 % de 2010 à 2011, après un + 9 % de 2009 à 2010. Et la progression est forte surtout pour les puissances de 17,5 à 100 kW, avec une hausse de 22 %. On constate par ailleurs un ralentissement des machines de 100 à 500 kW (- 12 %), coeur de gamme habituel. A noter également une belle croissance pour les puissances supérieures à 500 kW, avec un chiffre de + 21 %, certes sur un volume plus faible.
Dans un marché du bâtiment plutôt morose, le marché des chillers se porte donc plutôt bien mais il ne faut pas perdre de vue que la tendance à fin août n’est pas toujours confirmée en fin d’année. Ce sont surtout les tranches de puissance inférieures à 50 kW et supérieures à 200 kW qui tirent l’ensemble du marché vers le haut ; l’impact de chantiers importants et la demande en produits « réversibles » peuvent expliquer cette situation.
Climatisation commerciale et petit tertiaire
Après un début d’année en forte progression (+ 18 % sur la période de janvier à fin avril 2011 par rapport à 2010), le marché du DRV connaît un ralentissement sur la seconde partie de l’année (+ 4 % de mai à fin août). Au total, ce sont près de 10 500 groupes DRV qui ont été vendus, soit une progression de 11 % par rapport à 2010, ce qui, dans le contexte économique actuel, est une bonne performance. La dynamique déjà engagée en 2010 (+ 5 % sur l’année) semble se confirmée en 2011. Ce sont les puissances de 6 à 10 CV qui représentent la plus grosse partie du marché (50 %) mais la plus forte progression se fait sur les puissances inférieures à 6 CV (+ 20 %).
On note que ce sont les unités intérieures de type cassettes qui bénéficient de la plus forte hausse (+ 25 %) et qu’elles représentent 46 % du marché. Il s’agit principalement de produits destinés au secteur tertiaire (équipements de bureaux). Les unités intérieures de type “gainables“ progressent également fortement (+ 17 %), peut-être grâce au nombre croissant de bâtiments BBC nécessitant des puissances moins importantes (d’où une centralisation de plusieurs pièces sur un gainable). Les gainables représentent un quart du marché.
Il semble donc que le marché du DRV confirme ses bons résultats de 2010. Un tassement est cependant à attendre sur la fin d’année 2011, avec un marché total estimé légèrement supérieur à celui de 2008, ce qui constitue déjà une très bonne performance.
Pompes à chaleur air/air
Avec environ 273 000 unités extérieures de monosplits et multisplits vendues à fin août 2011, le marché affiche une légère hausse par rapport à la même période de 2010 (+ 1,2 %). Après un premier quadrimestre très dynamique (+ 14,4 %), la période de mai à août, notamment impactée par un été capricieux, a vu les ventes diminuer de 8,5 % par rapport à la même période de 2010. Pour cette fin d’année, on peut s’attendre à un atterrissage à 363 000 pièces, soit – 4 % par rapport à l’année 2010.
Les produits monosplits sont ceux qui s’en sortent le mieux, avec une croissance de 2 % par rapport à 2010. Cependant, les produits de petite taille (monosplits inférieurs à 5 kW), destinés principalement à des applications résidentielles, voient leurs ventes stagner. Les produits de taille plus importante (monosplits de plus de 5 kW), quant à eux, affichent une progression de 5,7 % et même jusqu’à + 14 % sur les monosplits supérieurs à 12 kW.
En ce qui concerne les appareils multisplits, les ventes sont en légère baisse (- 1,4 %) par rapport à 2010. Comme pour les monosplits, il existe des disparités au sein de cette famille. Les ventes d’unités extérieures de moins de 7 kW progressent de 2,1 % alors que celles de plus de 7 kW baissent de 8,5 %.
Ces chiffres montrent une fois de plus la diminution du nombre de grosses applications (4 unités intérieures et plus) au profit de petites et moyennes réalisations (2 à 3 unités intérieures). Ces tendances se ressentent aussi au niveau des ventes d’unités intérieures, en perte de vitesse avec – 2,3 % par rapport à 2010. Cependant, certains types d’unités intérieures, destinées davantage au tertiaire, sont en croissance : les cassettes (+ 0,9 %), les gainables (+ 4,8 %) et les plafonniers (+ 16,6 %).
Pompe à Chaleur air/eau
Après une période stable entre janvier et avril 2011 par rapport à janvier/avril 2010, le marché des PAC air/eau est en légère hausse à fin août 2011, ce qui peut laisser présager d’une hausse du marché à la fin de l’année. Dans le détail, on remarque tout de même que les PAC monoblocs sont toujours en baisse, mais moins qu’en 2010 (- 27 % à fin août 2011). Les monoblocs ne représentent plus que 19 % des PAC air/eau, contre 40 % à fin août 2008. Concernant les biblocs, le marché est à nouveau en hausse : + 10 % après une baisse de 37 % en 2010. Un segment de marché qui souffre moins que les monoblocs.
Côté puissances, les PAC de 10 à 20 kW représentent toujours la part la plus importante des PAC air/eau (60 % à fin août 2011). Cependant, on note une forte hausse des PAC biblocs de petites puissances (de 5 à 10 kW), avec + 59 % à fin août 2011. Ces PAC sont principalement installées dans le neuf et les maisons BBC, ces dernières étant plus nombreuses cette année. La hausse des petites puissances et des maisons BBC peut aussi expliquer la baisse visible du marché des PAC haute température (> 60 °C) qui enregistrent -17 % à fin août 2011. Les PAC HT représentent 24 % du total des PAC air/eau, contre 29 % en 2010.
Autre constat, le marché de la géothermie continue d’être moins important que celui l’aérothermie ; à fin Août 2011, il ne représente que 4 000 pièces vendues. On note que ce marché est toujours en baisse en 2011 : – 19 % par rapport à janvier/août 2010. En géothermie, les PAC les plus vendues sont les PAC eau glycolée/eau, mais celles-ci connaissent une baisse de 16 % par rapport à août 2010. Seules les PAC sol/eau sont en hausse (+ 10 %) mais elles ne représentent que 6,5 % du total “géothermie“. Les PAC sol/sol sont en baisse de 26 % et les PAC eau/eau de 30 % à fin août 2011. Toujours dans la famille géothermie, les PAC haute température sont en hausse de 12 % cette année et représentent 36 % des PAC géothermiques.
Vers une relance de la géothermie ?
Le marché des PAC air/eau a donc connu deux années difficiles dues notamment à la baisse du prix des énergies et des crédits d’impôts qui ont démotivé la plupart des ménages à investir. Autre explication : une mise en stock massive, chez les grossistes et les installateurs, qui a fortement entraîné une baisse du marché.
Contrairement à l’aérothermie, le marché de la géothermie reste faible et toujours en baisse en 2011. Dans un contexte de situation économique peu stable, les ménages semblent privilégier des solutions plus simples à installer et moins coûteuses. Les systèmes géothermiques présentent aussi des contraintes d’utilisation, ce qui peut freiner le développement de ce marché où le nombre de professionnels est encore assez faible. Pourtant, certains facteurs pourraient lui permettre de repartir à la hausse. En effet, on peut noter que sur la période janvier/août 2011, la construction neuve est en hausse dans le résidentiel. La géothermie bénéficie par ailleurs d’un crédit d’impôts plus important que les PAC air/eau.