Dans un contexte économique déjà très difficile pour les artisans et entrepreneurs, la FFB dénonce le fait que les décrets d’application du compte pénibilité aient été publiés, en catimini, sans une nouvelle concertation sur les six facteurs de pénibilité devant entrer en vigueur en 2016. Dès le 21 avril dernier, la Fédération a mobilisé ses adhérents et les 215 000 entrepreneurs-employeurs du secteur à travers une pétition. Plus de 83 250 entrepreneurs et artisans ont ainsi exprimé leur refus d’une mesure impraticable et l’absolue nécessité de simplifier et sécuriser un dispositif inapplicable en l’état. En réponse, François Rebsamen, ministre du Travail et de l’Emploi indiquait le 3 juillet à l’Assemblée Nationale « L’année 2015 sera mise à profit pour rendre la fiche pénibilité applicable dans les PME du Bâtiment, ainsi que l’a souhaité le Premier ministre ». Manuel Valls, premier Ministre, complétait « nous devons être attentifs à certaines situations particulières, par exemple celle des entreprises du Bâtiment. En effet, ce secteur joue un rôle crucial dans la relance de la croissance ». Jacques Chanut tempête, au nom d’une profession se jugeant trahie : « dans notre secteur à forte intensité de main d’oeuvre, ce nouveau dispositif constitue un incroyable casse-tête pour les entreprises, déjà assaillies par des normes et obligations de toutes parts ! Il est coûteux, complexe et destructeur d’emplois. Cette mesure va amplifier la tentation au recours des travailleurs détachés et à la fraude qui l’accompagne ! Pourquoi ne pas mettre en place un suivi individuel par le filtre médical plus efficace et concret que cette contrainte administrative, comme nous le demandons depuis des mois ? Nous allons continuer à nous battre pour que le bon sens revienne!»