Alors que la Semaine du développement durable bat son plein, on peut se demander ce qu’il en est de notre façon de consommer ? C’est l’objet du baromètre annuel « Les Français et la consommation durable », élaboré par Ethicity, cabinet de conseil en développement & marketing durable, en partenariat avec l’ADEME. Le thème de la Semaine du Développement Durable souligne cette année la nécessité d’un changement de comportement dans notre manière de consommer. Dans un contexte de défiance vis-à-vis d’un système économique mondialisé et de l’utilisation des arguments environnementaux, où en sont les Français en matière de consommation durable ?  Des comportements quotidiens bien ancrés  Le développement durable est une nécessité pour 71 % des Français. Si la dimension de protection de l’environnement reste citée en priorité, la dimension économique progresse ; pour un peu plus de 10 %, le développement durable induit une nouvelle forme de croissance économique (+ 3 points par rapport à 2010). Au quotidien, cette situation se traduit par des comportements plus intégrés, motivés par la recherche d’économies : 80 % des sondés ont ainsi introduit dans leurs habitudes des comportements en vue de réduire ou de mieux maîtriser leur consommation d’énergie (+ 4 points).

Une étiquette environnementale pour les produits de construction Le décret mettant en place l’étiquetage obligatoire des produits de construction et de décoration sur leurs émissions en polluants volatils vient de paraître*. À compter du 1er janvier 2012, ces produits seront munis d’une étiquette qui indiquera à l’utilisateur, de manière simple et lisible, le niveau d’émission du produit en polluants volatils. Ce niveau fait l’objet, pour chaque polluant, d’une classe technique allant de A+ (très faibles émissions) à C (fortes émissions), selon le principe déjà utilisé pour l’électroménager ou les véhicules. Grâce à cet étiquetage, les utilisateurs disposeront désormais d’une information transparente et non biaisée. Pour les consommateurs, l’étiquette constituera un nouveau critère de sélection, en fonction de ses besoins d’usage (chambre pour enfant, etc.). De leur côté, les prescripteurs (collectivités notamment) pourront prendre en compte la qualité de l’air intérieur comme critère dans leurs appels d’offre pour la construction de nouveaux bâtiments. Les produits les plus performants seront ainsi mis en valeur avec des effets bénéfiques attendus en matière d’innovation et une amélioration à terme de la qualité des produits disponibles sur le marché. Les produits concernés par cette nouvelle réglementation sont les produits de construction ou de revêtements de parois amenés à être utilisés à l’intérieur des locaux, ainsi que les produits utilisés pour leur incorporation ou leur application. Entrent dans ce cadre cloisons, revêtements de sols, isolants, peintures, vernis, colles, adhésifs… dans la mesure où ceux-ci sont destinés à un usage intérieur. *Décret n° 2011-321 du 23 mars 2011 relatif à l’étiquetage des produits de construction ou de revêtement de mur ou de sol et des peintures et vernis sur leurs émissions de polluants volatils

A la recherche de produits d’une plus grande qualité…  En matière de consommation, l’individu recherche à consommer mieux, dans un objectif de santé avant tout. Pour 63 % des Français, la santé (la leur et celle de leurs proches) fait partie de leurs trois premières préoccupations. Par conséquent, ils sont près de 36 % à considérer que l’argument « (ces produits) sont meilleurs pour la santé » s’impose comme le premier critère d’achat, au détriment des bénéfices apportés pour la préservation de la planète (27 %). C’est dans ce contexte que la tendance du « consommer autrement » se dessine. Pour 45 % des Français, consommer responsable, c’est consommer autrement (+ 10 points par rapport à 2010). 51 % déclarent avoir cette année privilégié des produits plus durables (dont 13 % qui déclarent cependant acheter moins). 33 % consomment de manière pragmatique en achetant moins et à bas prix. … et d’informations claires et accessibles  Méfiants vis-à-vis des discours de marques, les Français souhaitent disposer d’une information claire et fiable qui leur permette de faire un choix averti lors de leurs actes d’achat. 56 % considèrent qu’il est difficile de comprendre les informations sur les produits durables et 62 % estiment que les produits « Développement Durable » ne sont pas assez facilement/rapidement repérables. L’origine des matières premières et le lieu de fabrication sont les deux premières informations attendues sur les étiquettes des produits. La majorité des Français associent la consommation durable à la fabrication locale (51 % le citent en 1er ou en 2ème critère). 60 % d’entre eux (+ 15 points vs 2010) seraient par ailleurs davantage convaincus d’acheter plus de produits durables s’ils avaient des preuves concrètes de leur meilleure qualité. Une envie d’agir « local » plutôt que « global »  Les enjeux environnementaux planétaires ne suscitent plus autant l’intérêt des Français. 49 % d’entre eux y sont encore très sensibles alors qu’ils étaient 55 % en 2008. La consommation de produits locaux est devenue l’une des modalités d’action en faveur du développement durable majoritairement appréciée par les Français. Ils sont d’ailleurs 24 % à privilégier régulièrement les produits fabriqués localement. Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Écologie, du Développement durable, du Logement et des Transports, l’étude réalisée par Ethicity « conforte la nécessité d’apporter aux consommateurs des informations complètes, claires et lisibles sur l’impact environnemental des produits. C’est tout l’enjeu de l’affichage environnemental qui sera expérimenté dès juillet prochain ».