Le secteur chêne traverse une crise d’une extrême gravité qui affecte durement le secteur de la première transformation, dont la pérennité est en jeu. Chômage technique et liquidation d’entreprises séculaires attestent de la réalité d’une crise aujourd’hui structurelle.

Depuis deux ans, ce sujet est au cœur des débats de la filière et de plusieurs missions parlementaires dont la dernière en date du député Christian Franqueville. Un large débat a eu lieu, lors duquel chacun a eu l’occasion de s’exprimer. Une très large majorité de représentants professionnels de la filière dont la FNB, considèrent comme primordial et normal de privilégier pour l’intérêt général le maximum de valeur ajoutée sur le territoire national avant exportation. En d’autres termes, privilégier une vision à moyen terme, plutôt que le court terme.

Sur cette base partagée, le gouvernement a pris deux décisions :

  1. Une mesure pérenne dont l’application est programmée en novembre 2015 qui vise à harmoniser avec l’Allemagne et la Belgique les conditions de certification phytosanitaires requises pour l’exportation des grumes à destination des pays tiers. La FNB considère, dans un marché unique, l’harmonisation communautaire comme un objectif incontournable et souhaitable. La France ne pouvait durablement rester moins disante, l’absence de règles ne pouvait durer au regard des abus observés.  À contrario, tout doit être mis en œuvre pour accréditer des centres de traitement aux nouvelles normes.
  2. Une mesure temporaire de sauvegarde visant à sécuriser l’approvisionnement des scieries de chêne par la mise en place de ventes de lots de chêne de qualité sciage destinés à être transformés dans l’Union européenne. Les ventes labellisées concernent 280 000 m3 sur une récolte française de 1,85 million de mètres cubes de chêne et, toutes essences confondues, de 20 millions de mètres cubes de bois d’œuvre. La mesure ne vise donc que 1,4 % de la récolte française de bois d’oeuvre et 15 % du chêne.

 

Sur une base volontaire, plus de 150 entreprises représentant entre 6 000 et 8 000 emplois directs, ont déjà souscrit au label «Transformation UE» en 8 jours, confirmant le vif intérêt de la mesure, soit près de 80 % des acheteurs de chêne de l’ONF. En cas de doute, le ministre trouvera dans ces chiffres confirmation de la pertinence des mesures mises en place. Les demandes d’accréditation concernent toutes les professions : tonneliers, merrandiers, scieurs, exploitants forestiers…

C’est pour les industriels qui supportent des investissements très lourds une mesure nécessaire à leur survie et à la sauvegarde de plusieurs milliers d’emplois. Les premières ventes ont, par ailleurs, sur le plan des prix (stabilité, pas de retrait), de quoi rassurer les propriétaires. Quelques entreprises, pour une majorité non syndiquées, perturbées par la mise en place de ces nouvelles règles, manifestent leur désapprobation. La FNB se tient à leur disposition pour examiner les solutions propres à chacune d’elles et invite ses adhérents à leur tendre la main.