Le décrochage des ventes de logements au premier semestre 2018 inquiète sérieusement les adhérents LCA-FFB, aménageurs, constructeurs de maisons individuelles comme promoteurs. À l’issue de l’exercice 2017, LCA-FFB prévoyait une baisse des ventes de maisons individuelles de 8 à 10 % pour 2018. Si les causes principales du déclin n’ont pas évolué (suppression de l’APL Accession, rabotage du PTZ et du Pinel), le premier semestre a montré une forte sensibilité des ménages aux aides au logement dans leur décision d’achat. En ajoutant une probable détérioration des conditions de crédit, nous révisons notre prévision à une fourchette comprise entre -12 % et – 15 % (soit entre 115 000 et 120 000 ventes), avec tous les impacts négatifs associés sur l’emploi et l’activité. Tôt ou tard, les pouvoirs publics devront réagir. À l’instar de l’effondrement du marché de 2011 à 2014, provoqué par la reconfiguration défavorable du prêt à taux zéro, qui avait obligé le gouvernement suivant à proposer des nouvelles aides.
Du point de vue de la production de maisons et du chiffre d’affaires, le premier semestre 2018 affiche de bonnes performances, conséquence logique des ventes accumulées en 2016 et en 2017, ainsi que du délai d’environ 8 mois entre la signature d’un contrat et l’ouverture du chantier. Compte tenu du décrochage des ventes depuis fin 2017, une inflexion négative va commencer à se manifester durant la seconde partie de l’année 2018, pour s’intensifier en 2019.
Ajoutés à la disparition du PTZ en zones B2 et C début 2020, certains facteurs structurels (pénurie foncière, complexité du droit de l’urbanisme et des pratiques des collectivités locales, politiques environnementales…) nous font craindre une récession durable du marché de la maison individuelle, qui pourrait se concrétiser par des ventes annuelles inférieures à 100 000 unités. Le foncier est de moins en moins disponible sur les territoires où les ménages souhaitent vivre. Les choix politiques se focalisent sur l’ancien contre le neuf dans les territoires d’élection de la maison individuelle: les zones rurales, les zones dîtes « détendues ».
Face à la sévère dégradation des ventes en 2018 et aux facteurs structurels qui pèsent sur le marché de la maison individuelle, LCA-FFB plaide pour le rétablissement de l’APL Accession et pour la pérennisation du PTZ en zones B2 et C au-delà de fin 2019.