Des HLM aux standards du passif

17 Sep 2010

Situé à ­Bétheny, ce bâtiment pilote représente un îlot supplémentaire dans le prolongement de l’écoquartier de la cité-­jardin « Les Aquarelles ». Très en avance sur les mesures préconisées par le Grenelle de l’environnement qui ne seront obligatoires qu’en 2011 pour les constructions neuves, « La Clairière » sera 72% plus performante que ne l’impose la réglementation thermique actuellement en vigueur, la RT 2005. À l’initiative de ce projet précurseur, le Foyer Rémois, bailleur social très implanté dans la région Champagne-­Ardenne, a réuni des partenaires experts pour le mener à bien, dont la société BASF. Le suivi de ce projet d’exception a été assuré depuis la phase d’avant-­projet par BCDE Architecture ainsi que par Luwoge, filiale immobilière de BASF gérant un parc de plus de 9000 logements à haute performance énergétique en Allemagne. Pour ­Christophe ­Villers, président du Comité du directoire du Foyer Rémois, « le but était de livrer un lieu à vivre et non une expérimentation, car nous sommes avant tout un bailleur social et nous travaillons sur le couple loyer/charges ». Résultat : les treize logements, du T2 au T5, ne dépenseront pour se chauffer que cinq euros par mètre carré et par mois ! Tout passe par l’ITE Qui dit bâtiment « passif », dit réduction maximale des déperditions de chaleur. Pour cela, il faut obtenir une isolation de qualité en supprimant les ponts thermiques, une étanchéité à l’air élevée et une ventilation contrôlée avec récupération de chaleur. L’immeuble « La Clairière » bénéficie de solutions énergétiques innovantes lui permettant d’être en conformité avec la norme passive. Les principes de l’architecture bioclimatique sont ainsi respectés : « La façade principale, orientée plein sud, est la plus ouverte possible pour que le maximum de calories pénètre, tandis que les autres façades comptent plutôt de petites ouvertures. De plus, les fenêtres bois situées au nord sont dotées de triple vitrage, tout comme les menuiseries aluminium au sud qui sont posées devant le nez de plancher afin d’éviter les ponts thermiques », détaille ­Laurent ­Debrix, de BCDE Architecture. Le dispositif comprend également un système de ventilation à double flux pour une circulation optimale de l’air, une géothermie efficace toute l’année grâce au puits canadien, des panneaux solaires en toiture pour le chauffage de l’eau chaude sanitaire, une toiture-­terrasse végétalisée et, de plus, une excellente isolation thermique par l’extérieur. Le bâtiment est en effet recouvert de 30cm de ­Neopor, un polystyrène expansible de nouvelle génération fabriqué par BASF et mis sur le marché français en 2001. Grâce à l’ajout de graphite, qui absorbe et réfléchit les rayons infrarouges, ce matériau innovant permet d’éviter jusqu’à 40% des pertes de chaleur annuelles. Cette matière première est transformée par la société Placo en plaques prêtes à la découpe et à la pose. Résultat : un pouvoir isolant supérieur et une utilisation de plaques plus minces de 20% par rapport à un isolant en polystyrène classique. Pour ­Laurent ­Debrix, il n’y avait pas d’autre solution que l’ITE pour atteindre les labels ­Effinergie et ­PassivHaus, et cela, alors que nous sommes dans le cadre d’une cons- truction neuve. Au final, l’équipe annonce que, grâce aux économies réalisées, le coût de l’isolant posé sera rentabilisé en seulement un an ! Julie Niel-Villemin Un lieu à vivre et non une expérimentation Fiche d’identité ✓ Maître d’ouvrage : Foyer Rémois ✓ Architectes : BCDE Architecture ✓ Bureau de contrôle : Veritas ✓ BE Thermique : Synapse ✓ Lot isolation et enduit extérieur : SAPE