Le verdict semble sans appel : 57% des Français* possédant une pompe à chaleur se déclarent très satisfaits de leur équipement et 40% satisfaits, seulement 1% d’entre eux se disent mécontents. Pourtant, une récente enquête du magazine 60 millions de consommateurs fait état d’importantes dérives : coûts prohibitifs, dysfonctionnements majeurs, entreprises qui disparaissent… Des phénomènes à mettre sur le compte du manque de sérieux de certains installateurs qualifiés «d’éco-délinquants» par l’AFPAC, l’association rappelant la nécessité de recourir à des professionnels labellisés Qualipac, seule garantie de compétences avérées. Il est vrai que le magazine ne met pas en cause la qualité même des pompes à chaleur mais celles-ci risquent de subir les conséquences d’une réalité de terrain peu flatteuse. Car le choix d’une PAC est le fruit d’une démarche proactive de la part des consommateurs : dans neuf cas sur dix, c’est le client qui est à l’origine du projet d’achat. Un marché qui se maintient En France, la technologie de la pompe à chaleur s’est beaucoup développée depuis le début du siècle, avec une progression fulgurante ces dernières années : +  112 % en 2006, + 30 % en 2007, + 119 % en 2008 ! Après ces trois années de chiffres records, les ventes de PAC enregistrent un recul de 20 % en 2009. Pour l’AFPAC, cette baisse s’explique d’abord par la crise économique qui a eu un large impact sur le marché de la construction neuve (avec une diminution de 30 %) et celui de l’équipement de chauffage, les ménages ayant souvent repoussé ou abandonné leurs investissements. Malgré ce contexte, les professionnels du secteur restent optimistes et prévoient, à court ou moyen terme, un retour vers une croissance soutenue et pérenne à condition de redorer le blason de leurs installateurs. Côté technologie, les innovations se multiplient, améliorant l’efficacité des PAC. Les appareils sont de plus en plus performants, avec des COP (coefficients de performance) parfois proches de 5, pour des installations dans le neuf comme dans la rénovation, et qui s’adaptent à tous les climats, même les plus rigoureux. Côté esthétique et intégration, les progrès sont également notables grâce à des systèmes plus compacts, qui assurent le chauffage de la maison mais aussi l’eau chaude et le rafraîchissement, voire la ventilation. On assiste aussi au développement de l’offre de chauffe-eau thermodynamiques, appareils intégrant une pompe à chaleur, qui viennent remplacer avantageusement un vieux ballon électrique par exemple. Place à la haute température Particulièrement intéressantes dans les projets de rénovation où elles ont vocation à remplacer de vieilles chaudières, les PAC air/eau, dites « à haute température », que l’on voit se multiplier chez nombre de fabricants, ont pour gros avantage de fournir une eau à plus de 55 °C, température suffisante pour alimenter les installations de chauffage central existantes et les ballons d’eau chaude sanitaire. Dans le neuf comme dans la rénovation, produire de l’eau chaude sanitaire à 55 °C est un besoin important pour la maison, auquel ne répondent pas les pompes à chaleur classiques, souvent limitées à une température de 45 °C. À cela s’ajoutent les craintes dues aux risques de légionnelle qui apparaissent à des températures d’eau chaude inférieures à 50 °C. Autre must de la PAC d’aujourd’hui, la technologie Inverter améliore le COP, et donc augmente les économies. Contrairement à un système fonctionnant en tout ou rien, c’est-à-dire à 100 % de sa puissance à chaque enclenchement, la technologie Inverter permet de ne solliciter que 20 % de la capacité de la pompe si telle est la puissance nécessaire. De plus, dès que la température extérieure est supérieure à – 6 °C, le compresseur est artificiellement plus petit que l’échangeur et se retrouve donc suralimenté en énergie renouvelable. En privilégiant la continuité du fonctionnement plutôt que la succession des phases de marche/arrêt, l’Inverter améliore la fiabilité, et donc la longévité de la pompe à chaleur. Enfin, une évolution récente voit apparaître sur le marché des systèmes thermodynamiques compacts réalisant le chauffage, l’eau chaude intégrée mais aussi la ventilation double flux de la maison. Dans ces appareils, l’air est dirigé vers l’extérieur par une gaine d’évacuation – en liaison avec des bouches d’admission assurant l’arrivée d’air extérieur frais dans les pièces d’habitation. La pompe à chaleur devient alors l’élément central de la VMC. Ces systèmes « tout en un » optimisent la récupération d’énergie et sont particulièrement adaptés aux constructions à faibles déperditions, type BBC- Effinergie ou PassivHaus. Ils réclament cependant une démarche qualité aussi bien au niveau du matériel que de l’installation. * Enquête de satisfaction réalisée par l’AFPAC (Association française pour les pompes à chaleur) en 2009 auprès de 202 clients dans toute la France. Portrait-robot des PAC en France Dans 58% des cas, la pompe à chaleur remplace ou vient en relève d’une chaudière au fioul. Les PAC géothermiques se retrouvent en majorité dans les maisons neuves de plus de 140m², alors que les appareils air/air sont présents à 62% dans des logements de moins de 140m², neufs ou existants. Ainsi, 71% des PAC air/eau et géothermiques sont utilisées sur des radiateurs à eau chaude existants. Les PAC air/eau sont très majoritairement présentes en existant et occupent une place significative en neuf. Enfin, les pompes à chaleur sont majoritairement utilisées pour le chauffage et seulement un tiers des utilisateurs produisent de l’eau chaude sanitaire également avec leur PAC. La question du bruit Une pompe à chaleur qui gêne les voisins ? Il semble qu’avec le développement de ces équipements apparaisse également la problématique du bruit. C’est en tout cas ce qui ressort des statistiques collectées par l’ADVTV (Association de défense des victimes de troubles de voisinage), qui enregistre de plus en plus de plaintes de particuliers gênés par l’installation de la pompe à chaleur du voisin à proximité de leur maison. Si les fabricants se préoccupent depuis longtemps de la question du bruit de leurs appareils, cherchant sans cesse à le réduire, ils recommandent au particulier de veiller à cet aspect lors de l’achat de son matériel. D’abord en choisissant un équipement certifié (NF PAC, Eurovent, Écolabel), sur lequel est d’ailleurs indiquée la puissance acoustique. Ensuite, en faisant appel à un installateur agréé Qualipac, garantie d’une installation réalisée dans les règles de l’art.