Alors que les écoliers passent entre 30 et 45% de leur temps dans les salles de classe, plusieurs études convergent : ces salles sont en général mal aérées, et la qualité de l’’air y est particulièrement mauvaise. Un constat alarmant, d’’autant que les plus jeunes, en plein développement de leurs poumons et de leur système immunitaire, sont bien plus vulnérables. Ce phénomène est également à l’’origine d’’une plus grande propagation des maladies contagieuses, d’’une aggravation des problèmes allergiques, mais aussi de l’’altération des performances scolaires. Un comble pour un lieu d’’apprentissage ! Somnolence, baisse de l’’attention : diverses études, en particulier danoises, ont montré que le temps de réaction ou même les notes sont diminués par un renouvellement d’’air insuffisant ou par une concentration élevée en CO2. Des réglementations non adaptées Crèches, écoles maternelles, écoles élémentaires, collèges et lycées : la présence d’’un système de ventilation n’’est pas obligatoire dans les lieux de vie fréquentés par les enfants. Lorsque le bâtiment en est équipé, le Règlement sanitaire départemental type de 1985 fixe un débit d’’air neuf de 15m3/h/personne à introduire dans les salles de classe des plus jeunes (écoles élémentaires, collèges) et de 18m3/h/personne dans celles des lycées. Non seulement cette législation est incohérente, car la consommation d’’oxygène est plus importante chez les plus petits, mais elle est, de plus, peu appliquée. Les différentes campagnes d’’évaluation du renouvellement d’’air dans les bâtiments scolaires, réalisées en France, concluent ainsi à des débits d’’air neuf trop souvent inférieurs aux recommandations, celles-ci étant pourtant bien moins exigeantes que dans d’’autres pays. Des locaux « variés » Salles de classe, cuisine, bureaux, les établissements scolaires réunissent des locaux très différents qui n’’ont pas les mêmes besoins de ventilation. Caractérisées par un très fort taux d’’occupation au mètre carré, les salles de classe sont les plus délicates à traiter. « Les sources polluantes sont les mêmes que dans l’’habitat, mais elles sont accentuées », explique ­François ­Chardon, responsable marketing métiers produits chez Aldès. En premier lieu, le taux de CO2 peut y atteindre des seuils critiques. Ainsi, alors que la limite de concentration de 1000ppm de CO2 à ne pas dépasser dans les locaux est couramment admise, des concentrations atteignant 7000ppm ont été mesurées au bout de trois heures de cours dans des salles non ventilées ! En second lieu, vingt à trente élèves peuvent générer jusqu’’à 1kg de vapeur d’’eau par heure. Enfin, la concentration en composés organiques volatils, émis tant par le mobilier que les outils scolaires (feutres, encres, colles, peintures) ou les produits d’’entretien (plus fréquents que dans l’’habitat), peut être très importante.