Le 20 février dernier, le ministère de l’Ecologie annonçait le lancement officiel de la mesure relative à l’éclairage public issue de la Table ronde nationale sur l’efficacité énergétique (TRNEE) : une subvention de l’ADEME d’un montant de 20 millions d’euros afin d’aider les communes de moins de 2 000 habitants à rénover leur parc d’éclairage public, et maîtriser ainsi leur facture d’électricité.  Avec neuf millions de points lumineux,l’éclairage public en France consomme 7 TWh par an et pèse environ pour la moitié des consommations d’électricité des communes. L’ADEME estime que la rénovation de ces installations obsolètes et énergivores permettra de réduire la consommation d’électricité de 50 à 75 %. La situation du parc actuel est en effet déplorable : plus de la moitié est composée de matériels vétustes, la plupart équipés de lampes énergivores ; 40 % des luminaires en service ont plus de 25 ans et un tiers du parc héberge des lampes à vapeur de mercure. Ces dernières seront d’ailleurs interdites de mise sur le marché par le règlement européen 245/2009 à compter d’avril 2015. Or, peu de villes se sont préparées à ce changement. 31 900 communes concernées C’est pour accompagner les petites communes qui n’ont souvent pas les moyens suffisants pour engager ces travaux que Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, a confié à François Loos, président de l’ADEME, la mission d’aider les villes de moins de 2 000 habitants à rénover leur éclairage public. Cette mesure, présentée par la ministre en décembre 2011, devrait permettre de réduire de moitié la consommation d’électricité des villes concernées, mais aussi de diminuer la pollution lumineuse et la pointe d’électricité à la tombée de la nuit. La mesure concerne les 31 900 communes de moins de 2 000 habitants qui regroupent plus de 25 % de la population française. Les directions régionales de l’ADEME sont chargées de sa mise en oeuvre. Le taux de subvention, de 360 à 3 000 » HT par point lumineux, est fonction du pourcentage de réduction des consommations initiales d’un facteur 2, 3 ou 4. Le nombre de foyers lumineux subventionnés est au maximum de 50 par commune. Les opérations prioritaires doivent viser les luminaires type « boule » ou pourvus de lampes à vapeur de mercure. Un budget de 20 millions d’euros est réservé à cette action en 2012. De multiples enjeux Avec ce dispositif, l’ûtat vise à répondre aux engagements européens et internationaux en termes d’efficacité énergétique à l’horizon 2020 et 2050. Il s’agit également d’anticiper le règlement européen qui implique un retrait du marché des lampes à vapeur de mercure haute pression en avril 2015 (le délai de disparition des équipements en place sera ensuite d’au moins dix ans), ainsi que les textes législatifs français à paraître imposant des actions pour réduire les nuisances lumineuses. Autre objectif : réduire la pointe d’appel d’électricité qui se situe aujourd’hui à la tombée de la nuit avec un pic de 1 260 MW ; cette puissance pourrait être restreinte de plus de 25 % avec cette mesure. Mesure qui permettrait par ailleurs de préserver l’emploi et de développer les compétences et l’innovation : les équipements d’éclairage public sont fabriqués essentiellement en France et installés par des entreprises établies en France. Enfin, il s’agit aussi de réduire les nuisances lumineuses afin de contribuer, notamment, à la préservation de la biodiversité et à la qualité d’observation de la voûte céleste. Le Syndicat de l’éclairage, fortement impliqué dans la TRNEE, se réjouit du lancement de cette mesure : elle est indispensable à l’évolution du parc existant. Mais il estime qu’une année ne suffira pas pour assurer le renouvellement de 40 % du parc jugé vétuste et énergivore, et souhaite que le dispositif puisse être reconduit les années suivantes. www.ademe.fr