Un test intermédiaire permettant de vérifier la qualité de la réalisation de l'étanchéité à l'air est fortement conseillé dès que le bâtiment ou une partie de celui-ci est hors d'eau/hors d'air La continuité de l’enveloppe du bâtiment et son étanchéité à l’air constituent un élément essentiel de la performance énergétique. En hiver, elle peut réduire d’environ 20 % la consommation d’énergie. Elle permet, en effet, de maîtriser les flux d’air à travers le bâtiment et d’optimiser le système de ventilation, en particulier lorsqu’il s’agit d’une ventilation double flux. L’étanchéité à l’air apparaît déjà dans la norme NF P 21‑204‑1 et dans le DTU 31.2 sur les maisons et constructions à ossature bois. En janvier 2013, elle s’appliquera à toute nouvelle construction. Les industriels ont donc, d’ores et déjà, mis au point des solutions performantes. Le test d’infiltrométrie, réalisé en cours de chantier, permet de vérifier le résultat.

  pare-vapeur

Protection intérieure

Pour assurer l’étanchéité à l’air d’une maison à ossature bois, on installe généralement un pare-­vapeur de manière continue du côté chaud de l’enveloppe, entre l’isolant et le revêtement intérieur. Cette membrane d’étanchéité permet de contrôler la diffusion de l’humidité à l’intérieur du bâtiment à travers le système de ventilation et de protéger l’isolation. Les pare-­vapeur étanches à l’air ont pour effet de limiter la condensation dans l’isolant et les déperditions thermiques à travers la paroi. La perméance des matériaux est caractérisée par le coefficient Sd exprimé en mètres. Une valeur faible traduit une grande facilité de migration de la vapeur d’eau. Selon le DTU 31.2, sont considérés comme pare-­vapeur les produits ayant une valeur Sd supérieure ou égale à 18 m. Les lés de cette membrane doivent impérativement être collés et non pas agrafés ou cloués. Des accessoires de collage adaptés sont proposés par les différents fabricants : colles ou bandes adhésives double face que l’on applique, par exemple, sur les montants en bois dans le cas d’une ossature bois. Les différents lés doivent se chevaucher d’environ 10 cm. La liaison s’effectue à l’aide de bandes adhésives monofaces. Certains fabricants comme Pro Clima ou Doerken proposent des pare-­vapeur avec deux zones autocollantes intégrées pour une pose plus rapide. Il est très important de veiller à la qualité des produits adhésifs. Des produits de moins bonne qualité peuvent perdre rapidement leur pouvoir adhésif. Ils peuvent également contenir des solvants et des résines susceptibles de polluer la zone habitable par des émissions nocives pour la santé. étanchéité des angles

Points singuliers

Les points singuliers, tels que les cheminées, canalisations et autres éléments traversant la paroi doivent ensuite être traités avec précaution pour éviter les passages d’air et les ponts thermiques. « Une simple gaine électrique peut être à l’origine de déperditions importantes », insiste ­Thomas ­Dalhent, responsable marketing chez Doerken. Il existe, pour cela, des manchettes de conduit ou des rubans adhésifs souples et élastiques permettant d’épouser parfaitement le profil des tuyaux et des câbles. La réalisation de raccords étanches à l’air au niveau des rives latérales, fenêtres de toit, entre la lisse basse et le plancher béton, etc. peut aussi s’effectuer à l’aide de produits d’étanchéité liquides. La continuité du pare-­vapeur doit également être assurée en périphérie, dans les angles et au raccordement avec les baies. Les joints d’étanchéité, appelés aussi « joints de liaison », posés entre le gros œuvre et les autres éléments de construction comme les fenêtres, les portes, remplissent ce rôle. La société Tremco Illbruck a, par exemple, développé depuis dix ans, en Allemagne, plusieurs systèmes d’étanchéité à l’air et à l’eau avec isolation thermique et phonique renforcée pour les différents modes de construction. Illmod Trio est une mousse de polyuréthane autoadhésive, imprégnée de résine synthétique stable. C’est la solution recommandée pour la pose de menuiseries en tunnel, que ce soit en maison à ossature bois ou en isolation thermique par l’extérieur. Dans le cas de panneaux industrialisés, il est fortement conseillé de liaisonner, en atelier, le freine-­vapeur intérieur dans la zone de pose du joint de liaison pour assurer une parfaite étanchéité à l’air. Le joint de bande d’arase Illbruck a, quant à lui, été développé spécialement pour la construction en bois. Il est employé horizontalement entre la dalle béton et la lisse basse pour assurer l’étanchéité à l’air et éviter les remontées d’humidité par capillarité. Il peut également être utilisé verticalement entre panneaux préfabriqués. Une autre technique est proposée par Anglamob, avec des angles préformés en élastomère qui permettent de traiter efficacement le raccord entre les films pare-­pluie ou pare-­vapeur et les angles des cadres d’ouvertures. Inventé par des charpentiers, ce système fait gagner du temps pendant la mise en œuvre de l’étanchéité à l’air, tout en facilitant cette tâche. Il est disponible en trois modèles : deux pour le raccord du pare-­pluie en extérieur (110 et 170 mm) et un (Anglamob Red) pour le raccord du pare-­vapeur. Depuis quelques mois, Pavatex propose un nouveau programme d'étanchéité, avec des solutions élaborées spécialement pour les panneaux isolants en fibres de bois.  Photo : Pavatex

Protection extérieure

La mise en œuvre d’un écran pare-­pluie étanche à l’eau entre le bardage et l’isolant vise à protéger l’isolant thermique des bâtiments à ossature bois des agressions climatiques extérieures. Il crée une enveloppe étanche au vent lorsque les recouvrements entre lés et les différents raccords sont collés : l’entrée d’air froid est ainsi évitée. Par contre, il n’a pas pour effet d’assurer l’étanchéité à l’air du bâtiment. Il doit au contraire être perméable à la vapeur d’eau et présenter une valeur Sd ≤ 0,18 m pour laisser s’échapper l’humidité résiduelle contenue dans l’isolant. Les écrans de sous-­toiture permettent, quant à eux, une protection optimale de l’isolant thermique côté extérieur contre la pénétration d’humidité. On distingue les écrans de sous-­toiture : • HPV (hautement perméables à la vapeur d’eau) qui peuvent être mis en œuvre directement au contact de l’isolant thermique et autorisent la fermeture du faîtage. Leur valeur Sd doit être inférieure à 0,10 m ; • non respirants : ceux-ci sont mis en œuvre dans le cadre de toitures ventilées. La sous-­face de ces écrans (ou du support continu sur lequel ils sont appliqués) doit être ventilée et le faîtage ouvert.

Mur en madriers : un cas à part

Les produits d’étanchéité à l’air sont les mêmes quel que soit le mode de construction : MOB, bois massif, panneaux BMR, etc. Toutefois, pour les maisons en bois massif, certains madriers bénéficient d’un système d’encastrement par rainure et languette assurant par lui-­même l’étanchéité à l’air. Dans le cas contraire, un pare-vapeur peut également être installé sur la face extérieure du madrier si l’on souhaite préserver l’aspect du bois brut dans la maison en effectuant l’isolation par l’extérieur. Le pare-­vapeur peut aussi être remplacé, dans certains cas, par des panneaux dérivés du bois. L’étanchéité à l’air est effectuée de la même manière, en prenant soin de traiter les différents points singuliers, mais avec des produits adhésifs spécifiques.   Depuis quelques mois, Pavatex propose un nouveau programme d'étanchéité, avec des solutions élaborées spécialement pour les panneaux isolants en fibres de bois.  Photo : Pavatex

Matériaux perspirants

Certains matériaux ont pour effet de laisser passer la vapeur d’eau. Ils sont dits perspirants. C’est le cas notamment des panneaux d’isolation en fibre de bois. Dans ce cas, la pose d’un freine-­vapeur hygrovariable, dont l’indice Sd est inférieur à 18 mètres, est généralement recommandée plutôt qu’un pare-vapeur. Ce produit assure une protection optimale contre les dégâts dans les constructions exigeantes en matière de physique du bâtiment, comme les toits plats, les toits végétalisés ou à pente raide ouverts à la diffusion. En hiver, il est plus étanche à la diffusion et assure une grande protection contre l’humidité. En été, il est plus ouvert à la diffusion et procure un séchage efficace à l’isolation pour une protection maximale contre les dégâts au bâtiment. La société Pavatex propose depuis janvier 2011 une gamme de produits d’étanchéité à l’air spécialement adaptée à l’isolation en fibres de bois : lés d’étanchéité, colle, bandes, etc. Les constructeurs disposent ainsi de systèmes intégraux associant l’isolation et l’étanchéité à l’air de l’enveloppe du bâtiment en une seule opération. Constructions neuves ou rénovations à faible consommation d’énergie : chaque situation trouve désormais sa solution.