La reprise dans le bâtiment est bel et bien là, constate Jacques Chanut, le président de la FFB dans son dernier point presse. Cependant, il met en garde contre des signes avant-coureurs d’inflexion et craint que cette tendance se transforme en véritable retournement à cause de quelques projets annoncés par le gouvernement.

De fait, l’acquis de la première moitié de 2017 et les perspectives pour la seconde laissent espérer une croissance de l’activité bâtiment au-delà de 4 %, donc sensiblement plus forte qu’initialement prévu. La situation très positive dans le neuf ne saurait masquer l’amorce d’un retournement dans l’amont de filière. Les ventes de logements ont décroché au deuxième trimestre, dans l’individuel comme dans le collectif, respectivement avec  1,9 % et  9,4 % sur un an. D’ailleurs, le nombre et la production de crédits immobiliers pour le neuf baissent aussi sur la même période. Il semble que la hausse des prix de vente relevée depuis 2016 commence à désolvabiliser certains ménages, faute de pouvoir compter sur une nouvelle amélioration des conditions de crédit ou sur une meilleure mobilisation de l’apport personnel pour compenser. Côté non résidentiel, l’inquiétude tient principalement à l’effondrement du taux de réalisation des budgets des collectivités locales pour les travaux de bâtiment. Les budgets initiaux et dépôts de permis de construire reflètent de moins en moins la réalité des commandes passées. En conséquence, rien n’assure que la reprise côté bâtiments administratifs aura effectivement lieu. Bien évidemment, les réformes territoriales passées et les tâtonnements dans la réorganisation des services qui s’en est suivi jouent un rôle dans ce constat. Mais il faut aussi convoquer les efforts financiers demandés aux collectivités pour comprendre la chute du taux de réalisation, passé d’environ 65 % entre 2009 et 2015 à 59 % en 2016.

Source : discours de Jacques Chanut, président de la FFB, le 13 septembre 2017