Le palmarès 2023 de la finale nationale de la 19e édition du concours « Les Génies de la Construction ! »* a été dévoilé à la FFB, en présence des équipes finalistes. Ce sont 145 équipes réparties en quatre catégories (collège, pro, lycée, supérieur) qui ont participé à cette 19e édition du concours. Elles ont réalisé un projet collectif et collaboratif de construction ou d’aménagement, projeté vers un futur des territoires intelligents, durables et connectés. En finale, 31 équipes ont présenté devant un jury de professionnels du secteur de la construction et de l’Éducation nationale leurs projets de construction ou d’aménagements innovants. Le concours, qui a pour objectif de mieux refléter la richesse et la diversité des métiers du bâtiment et des travaux publics dans toutes leurs dimensions, incarne les enjeux auxquels les acteurs de la construction et de l’aménagement du territoire doivent répondre, notamment en termes de transition numérique, technologique et environnementale.

Prix catégorie « Pro »
(Élèves de SEGPA, d’EREA et de 3e prépa pro)

Trophée or : collège Jeanne d’Albret (Pau, 64)
Académie de Bordeaux

Projet « L’évolution de la construction depuis le premier choc pétrolier »
Un groupe d’élèves de 3° Segpa (Section d’enseignement général et professionnel adapté) a travaillé sur l’évolution de la construction depuis le premier choc pétrolier. Ils sont allés à la rencontre de différents professionnels, au salon de l’habitat, sur des chantiers, au musée des vieux outils, dans différents centres de formation et aux archives intercommunales où ils ont pu découvrir l’histoire de la construction d’un quartier de Pau. Un couple d’habitants leur a également ouvert les portes de leur maison à ossature bois isolée avec de la paille et fait visiter l’éco-lotissement qu’ils ont créé. Dans le même temps, au sein de l’atelier habitat, les élèves ont construit trois maquettes représentatives des différentes règlementations thermiques.

Trophée argent : collège Paul Hermann (Saint-Pierre de La Réunion, 97)
Académie de La Réunion

Projet « L’aquaponie dans notre école »
Cinq élèves du collège Paul Hermann en classe de 4e et de 3e Segpa REP+ (quartiers ou secteurs isolés qui connaissent les plus grandes concentrations de difficulté du territoire) ont saisi l’opportunité du concours pour démontrer leur potentiel et repousser leurs limites dans le domaine de la construction. Malgré les difficultés auxquelles ils sont confrontés au quotidien, ils ont fait preuve d’une détermination inébranlable et d’un courage exceptionnel pour relever ce défi. Leur succès témoigne de leur travail acharné et de leur persévérance.

 

Prix catégorie « Collège »

Trophée or : collège Pierre-Hyacinthe Cazeaux (Morez, 39)
Académie de Besançon

Projet « Infrastructure de deux bâtiments autonomes en énergie au Sénégal »
Les élèves, avec l’association « Il y a de l’électricité dans l’air », ont travaillé à la réalisation de deux bâtiments au Sénégal : un bâtiment réservé à un atelier et à de nouvelles activités et un bâtiment destiné à l’habitation. Les élèves du club « Sciences » du collège ont dessiné les plans des deux bâtiments, répondant à un cahier des charges, qui ont ensuite été modifiés par une architecte en France et un entrepreneur au Sénégal. Le suivi des travaux a été très régulier entre les élèves et les professionnels du BTP au Sénégal. Les élèves ont également travaillé sur le recyclage du plastique, en recherchant des protocoles pour les différencier (test de fusion, densité…) et ont calculé les besoins en électricité, afin que les bâtiments soient autonomes avec des panneaux photovoltaïques et une éolienne.

Trophée argent : collège Pierre de Ronsard (La Chartre-sur-le-Loir, 72)
Académie de Nantes

Projet « Écoquartier de Marçon : l’avenir prend racine aujourd’hui »
La maquette présentée est une représentation à l’échelle 1/200e d’un futur écoquartier à Marçon (72). Les élèves volontaires du club des « Génies de la Construction ! » se sont réunis chaque semaine pour imaginer et concevoir en maquette ce quartier. Ils ont pris en compte et intégré les éléments déjà présents sur les parcelles concernées (bâtiment classé signé Wogenski, végétation existante, logements sociaux occupés, nature du terrain, etc.), ainsi que les besoins de la commune, présentés par un représentant de la municipalité. Après avoir imaginé différentes solutions d’aménagements, les élèves ont présenté leurs plans aux élus de la commune qui ont noté leurs points forts et axes d’amélioration pour parvenir à un plan définitif. En parallèle, les élèves de 4e ont réalisé les maquettes des nouveaux bâtiments qui prendront place dans ce quartier, après les avoir imaginés (espace de santé, espace petite enfance, bibliothèque, espace culturel, logements classiques, accessibles aux PMR et inclusifs).

Trophée bronze : collège René Cassin (Noidans-lès-Vesoul, 71)
Académie de Besançon

Projet « Système d’arrosage automatique intelligent et connecté »
Le collège, qui a la particularité d’être situé au centre de grands espaces verts (verger, jardin partagé, vignes et massifs fleuris), est par ailleurs labellisé E3D niveau expert. Conscients des enjeux liés au dérèglement climatique, les élèves de 4e ont souhaité s’engager dans un projet portant sur ce sujet. Ils ont développé une solution autonome et intelligente pour l’arrosage des plantes lors d’absences prolongées, avec un système d’arrosage automatique économe en eau et en énergie pour respecter les engagements de l’établissement en matière de développement durable. Chaque pièce du système a été modélisée puis imprimée dans le but de construire une maquette fonctionnelle du système. Le programme élaboré par les élèves permet au système d’être totalement autonome et d’arroser uniquement quand la terre est sèche (capteur d’humidité), lorsqu’il ne fait pas trop chaud (capteur de température) et quand le bac de récupération d’eau de pluie n’est pas vide (détecteur de liquide). Une étude de faisabilité a été réalisée avec l’aide d’entreprises locales, afin que le système soit installé à taille réelle dans les jardins du collège.

Mention coup de cœur : collège des Quatre Terres (Herimoncourt, 25)
Académie de Besançon

Projet « L’Aberion à vélos »
Contraction entre « Abri » et « Berion » (professeur leader dans la défense des mobilités douces), le projet de la classe de 5e est avant tout une réponse à un problème réel de l’établissement : garer son vélo ou sa trottinette en toute sécurité et par toutes saisons. En plein accord avec les politiques de mobilités douces individuelles mises en place sur le territoire de l’agglomération du Pays de Montbéliard, ce projet a pour vocation de se réaliser lors de la phase de restructuration du collège entamée cette année. C’est donc, pas à pas, que les différents groupes ont mené leurs investigations, seuls et/ou accompagnés par des professionnels dans les différents domaines pour aboutir à des choix de solutions allant du sol, aux matériaux de la structure ou aux systèmes de fixation des vélos dans le respect des fonctionnalités attendues et des contraintes imposées. De plus, toujours guidés par des choix respectueux en termes de développement durable, que ce soit par la récupération d’eau de pluie ou l’autonomie électrique avec des panneaux photovoltaïques, les élèves ont également mis à contribution les compétences en mathématiques plus avancées de leurs camarades de 4e, afin d’automatiser le fonctionnement d’un brise-vue végétal autonome en arrosage, notamment pendant les périodes estivales.

Prix catégorie « Lycée »

Trophée or : lycée Eiffel (Dijon, 21)
Académie de Dijon

Projet « Tour parasismique »
Le système de base est une tour de grande hauteur. Lorsqu’un séisme se produit ou lors de sollicitations dues au vent, le bâtiment se met à vibrer. La fréquence de vibration du sol lors d’un tremblement de terre est comprise entre 1 et 10 Hz. Si la fréquence de résonance de la construction correspond à la fréquence de vibration du sol, il y a un grand risque que le bâtiment se mette à osciller énormément et s’effondre. Pour éviter que le système rentre en résonance, les élèves ont installé un pendule dans les derniers étages. Quand il n’y a aucune sollicitation, le pendule doit être solidaire de la structure du bâtiment. Le blocage du pendule est réalisé par un électro-aimant. Si le système se met à osciller, on détecte le mouvement à l’aide d’un accéléromètre. Une carte électronique va piloter un relais qui va libérer l’électro-aimant. Le pendule va alors se balancer et absorber une partie de l’énergie de la tour et ainsi éviter qu’elle rentre en résonance.

Trophée argent : lycée René Cassin (Mâcon, 71)
Académie de Dijon

Projet « Truck’in »
Une quarantaine d’élèves de terminale STI2D (Sciences et technologies de l’industrie et du développement durable) a travaillé sur la thématique « Comment remédier au manque de services d’intérêt général qui sévit dans les zones rurales enclavées ? ». Huit équipes se sont challengées autour de la conception d’un bâtiment mobile et déployable. Après une première sélection au sein de l’établissement et une seconde sélection académique, le projet TRUCK’IN, un bâtiment mobile destiné à un cabinet de kinésithérapie, a été présenté. Un kinésithérapeute peut ainsi déplacer son espace de travail et accueillir sa patientèle dans les communes les plus reculées. La cellule fermée de 15 m2 répond aux dimensions d’un gabarit routier pour se déplacer et permet au praticien d’installer l’équipement minimal nécessaire à sa pratique ainsi qu’un bloc sanitaire. Entre caravane et tiny house, cette cellule a été imaginée pour répondre au concept de développement durable. Avec sa structure légère en bois, ses matériaux biosourcés et innovants, ses équipements nouvelles générations qui tirent parti de l’énergie solaire, ce bâtiment bioclimatique est une conception avant-gardiste, respectueuse de l’environnement et connectée qui répond aux problématiques sanitaires liées aux déserts médicaux qui sévissent aujourd’hui en France.

Trophée bronze : lycée Aristide Briand (Saint-Nazaire, 44)
Académie de Nantes

Projet « Maison réversible »
Concevoir une maison réversible, c’est le défi relevé par une équipe composée de quatre élèves de terminale STI2D. L’association des compétences de chaque enseignement de spécialité en STI2D (architecture et construction, énergie et environnement, systèmes d’information et du numérique) a permis de créer un habitat responsable, répondant aux nombreux enjeux environnementaux : recherche d’efficience pour tous les postes de consommation énergétique, performance thermique de l’enveloppe, réduction de l’empreinte carbone des matériaux de construction… Mais, c’est avant tout l’intelligence constructive qui permet d’atteindre ces objectifs. Les principes de conception bioclimatique ont guidé la réflexion des jeunes : optimisation des surfaces pour plus de compacité, réflexions sur l’orientation pour maximiser les apports gratuits tout en assurant le confort d’été, mixité des matériaux associant ossature bois et béton pour atteindre un équilibre d’inertie… Les petits plus qui font de ce projet un habitat réversible : le faible impact au sol, en réalisant des fondations superficielles, la continuité du terrain naturel préservée, et au moment de sa démolition, le site peut être restitué dans son état d’origine.

Prix catégorie « Sup »
(Étudiants de l’enseignement supérieur : IUT)

Trophée or : IUT d’Aix-Marseille (Marseille, 13)
Académie d’Aix Marseille

Projet « Student Hive » – Team M Anthony Verduci
Student Hive est un projet de cohabitation inter-université, qui vise à rassembler le plus possible d’étudiants de la ville de Marseille et de ses alentours, pour stimuler et rendre accessible la créativité et l’harmonisation des relations sociales étudiantes. Ce projet est né d’une difficulté rencontrée dans le cadre d’un travail inter-université, rendu compliqué en raison de l’éloignement géographique des différents sites. Pour répondre à cette problématique, son idée est de concevoir un bâtiment nommé Student Hive, imaginé sur la base d’une structure métallique accueillant des parois en bois. Conçu selon le principe du biomimétisme des abeilles, Student Hive peut accueillir environ 500 étudiants en simultané sur plus de 1 300 m² de surface intérieure et 780 m² extérieurs. Il abrite différents espaces de travail (salle informatique, bibliothèque universitaire, salles d’art, d’arcade et d’enregistrement, ainsi que différents espaces de détente et loisirs (gymnase, complexe d’escalade) ou encore une piscine en bordure de mer. Le choix des détails techniques et architecturaux est pensé de sorte à ne pas dénaturer le paysage, en faisant de nombreuses références architecturales à la ville de Marseille et sa région : résille en béton fibré à l’image du Mucem ou murs de soutènement en pierres sèches représentant les « restanques » provençales.

Trophée argent : IUT de Belfort-Montbéliard (Belfort, 90)
Académie de Besançon

Projet « L’Asso’Ferrie : la chaufferie devenue un local pour les associations » – Team Eva Quay
L’Asso’Ferrie est un projet d’élaboration d’un bâtiment bioclimatique conçu à l’aide de matériaux biosourcés. Il répond aux problématiques posées par l’évolution d’un territoire durable, intelligent et connecté, notamment avec la prise en compte des activités humaines. Le bâtiment a pour objectif d’accueillir les six associations étudiantes présentes sur le campus de Belfort pour créer un lieu de convivialité. Il vise aussi à préserver l’environnement, par exemple, en ne créant pas de nouvelles structures hors des zones déjà anthropisées, en utilisant des énergies locales et renouvelables, avec le dimensionnement de panneaux photovoltaïques et l’installation d’une pompe à chaleur.

Trophée bronze : IUT Belfort-Montbéliard (90)
Académie de Besançon

Projet « La chaufferie casquée » – Team Romane Leroux
La chaufferie casquée est un projet de réhabilitation et de transformation d’une ancienne chaufferie, située sur le site de l’IUT Belfort-Montbéliard, en un bâtiment passif pouvant accueillir l’ensemble des associations de l’IUT. Les étudiants se sont concentrés sur quatre points : la passivité, l’esthétisme, le partage et la faisabilité. L’objectif principal est la création d’un bâtiment écologique, répondant aux questions environnementales actuelles. Les étudiants ont fait le choix d’une installation de douze panneaux solaires qui produiront l’essentiel de l’énergie nécessaire au bâtiment. L’accent a été mis sur une isolation performante, en utilisant également l’inertie du bâtiment (dalles, briques). Il a également été fait le choix d’une VMC double flux combinée à un puits canadien.

Prix catégorie « Sup »
(Étudiants de l’enseignement supérieur : écoles d’ingénieurs)

Trophée or : CY Tech (Cergy, 95)
Académie de Versailles

Projet « Le pont Pierre Escuras »
Le projet présenté porte sur le Pont Pierre-Escuras à Dombasles-sur-Meurthe (54) qui menace la sécurité des usagers par de lourdes marques de corrosion sur plusieurs parties. C’est pourquoi, il faut le démolir et le reconstruire. Pour encourager les mobilités douces, une double voie cycliste a été rajoutée. Les deux critères les plus contraignants quant à la reconstruction de ce pont ont été sa travée de 34 mètres, ainsi que l’impossibilité de mettre des piles intermédiaires dans la rivière sous-jacente. Ces critères ont mené les étudiants à proposer une solution avec des poutres précontraintes, qui reposent sur des appareils d’appuis en élastomère fretté, qui eux-mêmes reposent sur des fondations profondes. La structure du pont a été modélisée sur Tekla. Pour proposer un ouvrage faisable et concret, l’organisation du chantier a été détaillée en proposant un planning, des plans d’installations de chantier réalisés sur Autocad et un phasage détaillé et accompagné de visuels Sketchup. Cette étude a permis de prévoir l’ensemble des besoins sur place, notamment la gestion des déchets. Le chantier nécessite une petite vingtaine de personnes sur place et s’organise autour d’une grue mobile, qui permettra notamment de mettre en place les poutres et l’arche, qui est le garde-corps du pont. Sa forme résulte d’un compromis entre une optimisation de forme menée sur Fusion 360, ainsi que l’esthétisme du pont. L’optimisation de forme permet de faire des économies de matière tout en conservant au mieux les propriétés structurelles. La technique du béton imprimé a été choisie pour la créer. Grâce au laboratoire de l’université, les étudiants ont pu mener des essais pour imprimer l’arche. Ce fut un travail de recherche et de développement durant lequel les paramètres de l’impression (composition du béton, vitesse de rotation, hauteur initiale de la machine, etc.) ont dû être adaptés. L’éclairage intelligent du pont se fait à l’aide de capteurs de présence et de lumière modélisés sur Dialux. Les luminaires LED ainsi que l’alimentation par panneaux solaires ont été favorisés.

Trophée argent : ESTP Paris-Campus de Troyes. (Troyes, 10)
Académie de Reims

Projet « La Micro Loge »
La Micro Loge est une tiny house composée de deux modules transportés horizontalement, dans l’optique de respecter le gabarit routier. Une fois arrivés sur site, les modules sont disposés sur des plots en béton. L’un des modules est basculé verticalement grâce aux attaches prévues à cet effet. Ainsi, la loge offre un grand volume en hauteur et propose une emprise au sol de 15 m² pour deux utilisateurs. La toiture terrasse est accessible par la chambre se trouvant à l’étage. L’architecture de la loge permet un agencement intelligent des pièces et une délimitation des espaces. L’esprit tiny house a mené les étudiants à imaginer un intérieur rétractable et modulable. La structure de la loge est principalement réalisée en bois afin de limiter les déperditions thermiques. Elle reprend toutes les charges liées à la structure et ses équipements. D’un très bel aspect esthétique, le choix du bois est aussi en accord avec la volonté de se diriger vers une démarche respectueuse de l’environnement. Les composants de la Micro Loge seront recyclés ou réutilisés. Son orientation sud-ouest permet un bon confort pour les utilisateurs et optimise la production solaire. La distribution de l’eau, permettant une autonomie de trois jours, se fait par un système propre à l’habitation. La Micro Loge est à énergies positives. En été, la réduction des consommations et l’ensoleillement s’intensifient et durent plus longtemps, la loge surproduit de l’électricité et répond tout à fait aux attentes d’autonomie énergétique de la tiny house. La Micro Loge est estimée au prix de 40 000 € hors transport et main-d’œuvre. Cette solution clés en main répond aux demandes actuelles des utilisateurs : un habitat à faible impact environnemental, autonome et adapté à son propriétaire. Offrant plusieurs utilisations, la Micro Loge s’adapte à tous ses environnements, en ville, à la campagne, en bord de la mer comme en montagne.