L'infrastructure de l’hippodrome de Lignières (18), réalisée par CILC en 2006, est un condensé des savoir-faire des ateliers de l’entreprise.

 

Chez les Simonneau, le métier de charpentier se transmet de père en fils depuis six générations. C’est en 1907 que Léopold Simonneau, l’arrière-grand-père de l’actuel P-DG de CILC, installe son atelier de charpente à Lencloître (86), créant ainsi les fondements de l’actuelle entreprise. Depuis, la structure s’est bien diversifiée en se positionnant sur de nouveaux marchés et en acquérant de nouveaux savoir-faire : couverture, négoce de matériaux, traitement des bois par autoclave, fabrication de charpente en lamellé-collé… Lorsque Jean-Noël Simonneau reprend l’affaire familiale en 1992, il voit grand et envisage de lui donner une dimension industrielle. Il crée CILC SA et installe ses bureaux et son site de production à Jaunay-Clan, à quelques encablures du Futuroscope de Poitiers. L’entreprise compte alors une cinquantaine d’employés.

 

Fabricant constructeur

Aujourd’hui, les effectifs ont doublé. La société a entre-temps ouvert deux agences spécialisées dans la pose : CILC Centre, à Coullons (45), et CILC Sud-Ouest, à Saintes (17). « Nous avons deux secteurs d’activité, explique Laetitia Bernard, responsable commerciale et communication de la société. Le premier, « Distribution » – au travers duquel nous vendons nos charpentes et nos ossatures aux charpentiers, pavillonneurs, entreprises de construction… représente 60 % de notre chiffre d’affaires. Le second, « Travaux », concerne l’intervention sur les chantiers ; nous répondons à des appels d’offres, fabriquons les éléments constructifs et les posons. Notre bureau d’études prend en charge tous les projets que nous réalisons. » La création des agences Centre et Sud-Ouest a permis au groupe de se rapprocher de ses chantiers. En effet, le rayon d’action de l’entreprise est assez large : elle intervient dans une vingtaine de départements et compte à son actif de nombreuses réalisations, aussi bien dans le secteur public que privé : gymnases, salles polyvalentes, logements sociaux, bureaux… Parmi les plus prestigieuses, on peut citer la tour hippodrome de Lignières (18) et le grand hall du parc des Expositions de Tours (100 ml de portée libre). Il y a aussi des commandes atypiques : récemment, l’entreprise a livré un des bâtiments qui accueillent les pandas au zoo de Beauval. L’activité construction est en plein essor. C’est pourquoi le P-DG de CILC envisage la création d’une troisième agence de pose, qui prendrait en charge les chantiers dans la région de Bordeaux.

Une ligne de production automatisée pour l’ossature bois

atelier de serrurerie

 

Côté production, CILC a plusieurs cordes à son arc. Le site à Jaunay-Clan abrite différents ateliers : charpente industrielle, charpente traditionnelle, lamellé-collé, granulés bois. L’atelier de charpente traditionnelle, déjà équipé d’un centre d’usinage 5 axes BZ, accueillera en juillet un autre robot de taille équivalente et de plus grande capacité. L’unité dédiée aux murs ossature bois vient d’être transférée dans un autre bâtiment, situé à quelques kilomètres de là. Trop à l’étroit dans les anciens locaux, elle est en ce moment en plein développement. Grâce à de récents investissements en machines (une scie à panneaux pour les plaques d’OSB, une scie numérique pour les montants et un centre automatisé de montage Wek 120 de Weinmann), elle sera capable de produire entre 200 et 250 m2 de murs ossature bois par jour. « En nous installant dans un bâtiment vide, nous avons pu optimiser le processus de production et implanter nos machines de façon à éliminer les croisements de flux, explique Benoît Pironin, responsable de l’atelier. Le groupe va réaliser dans les mois qui viennent plusieurs chantiers de logements sociaux. On voit également de plus en plus de demandes de maisons individuelles. » Le boom de l’activité ossature bois, survenu au moment où les autres secteurs souffraient de la crise (la production de fermettes a baissé de 25 % en 2010), a permis à l’entreprise de sauvegarder son rythme de production et d’éviter les licenciements. « Grâce à nos différents savoir-faire, nous nous adaptons facilement au marché, dit Laetitia Bernard. Il y a 3 à 4 ans, nous avions surtout beaucoup de chantiers en lamellé-collé. Aujourd’hui, un appel d’offres sur deux concerne l’ossature bois. »

Dans les méandres de la gestion industrielle

En 2009, l’entreprise s’est équipée d’un nouveau logiciel de gestion et d’aide à la décision, Sylob 7, qui remplaçait un

atelier ossature bois

ancien système créé en interne et devenu obsolète à la suite du développement industriel du groupe. « Nous avions besoin de centraliser l’information afin de pouvoir gérer au mieux la production et l‘action commerciale, explique Laetitia Bernard. Au niveau de la GRC, nous avons maintenant un suivi plus précis parce que tout est enregistré dans la base : clients, visites, plannings… La réalisation de statistiques et d’indicateurs nous permet d’anticiper et de gérer rapidement la situation au niveau de la production. » Aujourd’hui, une vingtaine de personnes au sein de l’entreprise exploitent les modules de gestion commerciale, vente, production, business intelligence et, d’une manière partielle, le module achats. Dans les mois à venir, CILC prévoit d’utiliser davantage ce dernier pour gérer notamment la production unitaire.

Le groupe CILC en chiffres
• 92 employés dont 40 charpentiers couvreurs
et 26 opérateurs pour les ateliers de production
• CA 2011 : 12,8 millions d’euros
• Investissements outils de production
2011-2012 : 1,1 million d’euros

Esprit d’innovation

Multiplier les projets est pour Jean-Noël Simonneau une façon de faire avancer son entreprise. Ainsi, outre ses activités de base, CILC s’engage dans un programme de recherche sur l’utilisation d’huiles végétales dans le traitement 100 % naturel des bois, mené par Valagro (Centre de recherche pour la valorisation des agroressources).
Un autre projet auquel participe activement CILC, mis en place par le centre de recherche Nobatek, concerne la fabrication d’un nouveau système d’isolation thermique par l’extérieur mettant en œuvre des caissons en bois. L’industriel est aussi présent depuis trois ans sur le marché des énergies renouvelables au travers de sa filiale CILC ÉnergieS, bureau d’études et installateur de centrales photovoltaïques, et de sa marque CILC Énergie, produisant 1 000 tonnes de granulés par an. Aucun doute, le groupe joue à fond la carte de la polyvalence !