L’observatoire de l’habitat note la croissance d’une aspiration à vivre et habiter mieux et autrement. Les Français démontrent un intérêt important aux enjeux écologiques et sociétaux qui pèsent sur l’habitat et font preuve de dispositions potentiellement élevées à changer une partie de leurs habitudes en adoptant notamment des comportements écoresponsables (recyclage, compostage, énergies renouvelables, durabilité des matériaux, isolation). Il existe également une appétence très importante à l’égard de l’autonomie énergétique et alimentaire dans l’habitat, pour des motifs économiques et/ou environnementaux. La recherche de cadres de vie alternatifs entre en résonance avec celle de modes de vie et de manières d’habiter différents du modèle de l’habitat concentré propre aux grandes métropoles dont témoignent l’engouement pour le village et l’habitat pavillonnaire. Cependant, les jeunes se révèlent nettement plus attirés par la ville dense et connectée que leurs aînés : 47% des 18-24 ans souhaiteraient y vivre contre 8% des plus de 55 ans. Car paradoxalement, cet imaginaire positif des cadres de vie alternatifs proches de la nature et auréolés d’authenticité se développe en parallèle d’aspirations à voir se développer certains services (santé, commerces, mobilité) à proximité du lieu d’habitation. Cependant , un Français sur deux, est conservateur ou réfractaire, davantage satisfait de son logement, ne conçoit pas de raisons de changer ses modes d’habiter ou s’oppose à toute transformation. L’autre moitié des Français se décompose en 3 groupes qui aspirent à des formes différentes d’habiter mieux axées sur l’autosuffisance et l’indépendance pour les autosuffisants, les usages partagés et collaboratifs (services mutualisés entre habitants) pour les collaboratifs, et les usages avancés en termes de dispositifs technologiques et de configurations flexibles du logement pour les innovants. 35% des Français conservateurs ne se projettent pas dans des formes d’habiter alternatives, 16% de Français réfractaires rejettent tous les modes d’habiter alternatifs, 18% des Français aspirent à l’habiter autosuffisant, 18% optent pour l’habiter collaboratif et 13% se projettent dans l’habiter innovant. 90% des Français se déclarent prêts à réduire leur consommation énergétique si la dégradation de la situation environnementale l’imposait, 73% souhaitent devenir autonomes en matière énergétique et 65% aimeraient tendre vers l’autonomie alimentaire dans le cadre d’une production à l’échelle de leur habitat.
L’Observatoire de l’Habitat s’appuie sur une enquête réalisée en ligne par l’ObSoCo sur le panel de Respondi du 12 novembre au 28 novembre 2018, auprès d’un échantillon de 3962 personnes, représentatif de la population française.