Une enquête réalisée par TNS Sofres pour l’Union sociale pour l’habitat fait apparaître une large satisfaction des Français à l’égard de leur logement mais aussi une bonne image du logement social. Celui-ci est aujourd’hui perçu comme indispensable, même si un certain nombre de points critiques – ou mitigés – demeurent dans les perceptions du grand public. 

92 % des Français se disent satisfaits de leur logement actuel et ils sont même 51% à s’en dire « très satisfaits ». Ce niveau de satisfaction, particulièrement fort chez les propriétaires (98 %), est un peu moins élevé chez les locataires, aussi bien ceux du privé (85 %) que ceux du secteur social (81 %). La satisfaction augmente avec l’âge (on passe d’un taux de 87 % chez les 18-24 ans à un taux de 96 % chez les 65 ans et plus) et est plus forte chez les cadres et professions intellectuelles (96 %) que chez les ouvriers (88%).

Pouvoir d’achat, énergie et bruit : peut mieux faire Dans le détail, les Français se déclarent très satisfaits de la localisation de leur logement (94 %), de son confort (93 %), du nombre de pièces (89 %) et de la superficie (89 %). Trois dimensions sont un peu en retrait même si les Français les jugent majoritairement satisfaisantes. Il s’agit de l’insonorisation du logement (77 % de satisfaits), de son coût (75 %) et de sa consommation d’énergie (68 %) : ce dernier item, le plus mal noté en termes de satisfaction globale, reflète les préoccupations actuelles des Français concernant à la fois le pouvoir d’achat et l’environnement. On note que le niveau de satisfaction des locataires HLM vis-à-vis de leur logement est souvent similaire à celui des locataires du privé, et même supérieur concernant trois aspects : le nombre de pièces, la superficie, le coût et la consommation d’énergie. Il reste que, sur l’ensemble des dimensions testées dans l’étude, les locataires HLM se montrent moins satisfaits que l’ensemble de la population, particulièrement en ce qui concerne l’insonorisation du logement (54 % en sont satisfaits). Si les Français font preuve d’une grande satisfaction à l’égard de leur logement, les préoccupations budgétaires, surtout dans une période de difficultés économiques, n’en restent pas moins présentes. 17 % des Français disent éprouver des difficultés à faire face aux coûts induits par leur logement (loyer ou remboursement d’emprunt), une proportion qui s’élève à 25 % environ chez les ouvriers, les employés et les Franciliens. Par ailleurs, si seuls 11 % des propriétaires disent éprouver des difficultés à financer leur logement, la proportion monte à 25 % pour les locataires du privé et à 29 % pour les locataires HLM.

Les HLM ont une bonne image  Une majorité de Français (58 %) déclare avoir une « bonne image » des HLM contre 39 % qui affirment en avoir une mauvaise. Les femmes (63 %), les locataires HLM (75 %) et plus généralement les personnes qui ont une certaine proximité avec les HLM (c’est-à-dire celles qui y ont vécu au cours de leur vie, connaissent d’actuels occupants et ont des HLM dans leur quartier) (72 %) en ont une meilleure image. L’étude révèle néanmoins un fort paradoxe entre l’image que l’on déclare et l’image que l’on pense être celle des autres Français : alors que 58 % des Français ont une bonne image des HLM, ce score culminant à 75 % pour ceux qui les connaissent de près, 74% des personnes interrogées estiment que les Français ont une mauvaise image des HLM (contre 23 % qui pensent qu’ils en ont une bonne) ! A noter que les locataires HLM sont un peu moins nombreux (63 %) à estimer que les Français ont une mauvaise image des HLM. Le logement social jugé indispensable Pour les Français, les HLM sont nécessaires et constituent un filet de sécurité irremplaçable dans la société. Ils sont ainsi 92 % à estimer que le logement social est « indispensable ». Par ailleurs, pour 86 % des répondants, les HLM permettent de se loger à un prix abordable et pour 85 %, ils sont une solution vers laquelle se tourner en cas de difficulté. Ce caractère indispensable est particulièrement apprécié et souligné dans un contexte de crise et d’inquiétudes pour l’avenir : 44 % des Français (non locataires de HLM) estiment qu’ils pourraient un jour avoir besoin d’un logement social. De surcroît, 50 % des sondés pensent que leurs enfants auront un jour besoin d’avoir accès à un logement social, et c’est même le cas de 67 % des ouvriers. Le logement social ne saurait par conséquent être réservé à une catégorie de Français en particulier : 39 % des interviewés estiment ainsi que les logements sociaux devraient être attribués aux personnes à revenus modestes, 31 % aux plus démunis, et 28 %, qu’ils devraient l’être à de larges catégories sociales. On observe cependant, dans un contexte de fragilisation sociale, une demande d’attributions davantage ciblées que par le passé en faveur des catégories modestes ou démunies. Les locataires HLM se montrent pour leur part soucieux de préserver la mixité des logements HLM : leur souhait que ceux-ci soient accessibles à de « larges catégories » est de 10 points supérieur à la moyenne (38 % vs. 28 %). Au total, une large majorité (80 %) des Français estime qu’il n’y a aujourd’hui pas assez de logements sociaux en France (contre 4 % qu’il y en a trop et 14 % pas assez), un constat qu’ils dressent également, mais de manière moins marquée, s’agissant de leur commune d’appartenance : 53 % estiment qu’il n’y a pas assez de HLM dans leur commune (contre 33 % « ni trop ni pas assez », et 8 % « trop »). Les HLM : une aide temporaire ou un logement pour la vie ? Ce caractère indispensable n’empêche pas une majorité de Français (57 %) de voir avant tout les logements sociaux comme une aide temporaire dans un contexte de difficultés personnelles. Mais une proportion importante de l’échantillon (41 %) estime à l’inverse qu’il s’agit de logements où l’on peut construire sa vie sur le long terme. Pour leur part, en décalage avec l’opinion dominante mais en adéquation avec leur satisfaction globale à l’égard de leur logement actuel, les locataires HLM estiment majoritairement qu’il s’agit de lieux où l’on peut construire sa vie sur une longue période (61 % contre 38 %). Il reste que la fonction de « tremplin » des logements sociaux n’en fait pas, aux yeux des Français, des logements « à part » ou « au rabais ». 74 % estiment ainsi que ce sont des lieux de vie comme les autres et 59 % désapprouvent l’affirmation selon laquelle les HLM seraient des « ghettos ». Une perception d’évolutions positives mais mitigée Autre point positif, les Français ont constaté des changements dans la construction du logement social en France. Ils sont ainsi 72 % à penser que les logements sociaux ont beaucoup évolué sur le plan architectural et ils sont 65 % à désapprouver l’affirmation selon laquelle les HLM seraient « uniquement des tours et des barres » (contre 34 % qui l’approuvent). Toutefois, un certain nombre d’éléments concernant l’image des HLM suscitent des perceptions plus mitigées et hésitantes de la part des Français : la localisation (les HLM seraient trop concentrés à la périphérie des villes) ; les conditions d’attribution, avec un appel à plus de transparence ; la sécurité (50% estiment que les logements sociaux sont des lieux où l’on ne se sent pas en sécurité) ; la propreté (pour 56 % des Français, les logements sociaux ne sont pas bien entretenus). Les organismes HLM : des fonctions multiples Si les connaissances des Français restent floues concernant les organismes de logement social, ils leur attribuent des fonctions multiples et variées. Plus précisément, quatre missions sont principalement attribuées aux organismes de logement social : d’abord, la gestion des demandes de logements et des attributions (citée par 54% des interviewés ; mais aussi la construction de nouveaux logements (48%) ; l’entretien des immeubles (45%) ; et enfin la gestion locative et la perception des loyers (44%). Les organismes HLM apparaissent donc autant, pour la moitié des Français environ, comme des bâtisseurs que comme des gestionnaires : leur double expertise sur ces deux champs, qui est une de leurs spécificités, est bien comprise par le grand public.