photo plancher

Les planchers traditionnels

Les planchers traditionnels en bois offrent généralement une mauvaise isolation phonique, si aucune protection n’est prévue. En particulier, lorsque les solives sont laissées apparentes, sans faux -plafond à l’étage inférieur. En termes d’acoustique, il existe deux types de bruits : les bruits aériens, provoqués par les éclats de voix par exemple. Et les bruits dits « de choc » ou d’impact, provoqués par les déplacements d’objets et de personnes. Pour les atténuer, il existe désormais toute une gamme de matériaux fibreux, rigides, souples, densifiés, etc., permettant ainsi de répondre aux différentes situations. « Pour être efficace, chacun d’entre eux doit être utilisé à bon escient. Il est également important de respecter les règles de mise en œuvre dictées dans les DTU ou normes, explique Madeleine Villenave, experte en acoustique au FCBA. Les résultats obtenus ne seront pas non plus les mêmes en fonction de la qualité de la structure. Pour améliorer l’acoustique des logements, il est essentiel de travailler au niveau de la jonction entre les parois et de limiter les ponts phoniques. » Pour les logements collectifs, la réglementation acoustique de 1996 impose des exigences minimales d’isolement par rapport aux tiers : 53 décibels pour les bruits aériens et 58 décibels pour les bruits d’impact. Il n’y a pas d’exigence pour les maisons individuelles. L’isolement des planchers permet cependant d’améliorer fortement le confort des occupants. Le label Qualitel-Confort acoustique est attribué aux logements neufs qui possèdent des caractéristiques supérieures à la réglementation. FCBA-CSTB et Qualitel mènent conjointement une étude, intitulée « Acoubois », visant à identifier les solutions constructives à base de bois, satisfaisant aux exigences réglementaires en matière d’isolation thermique, acoustique et de protection incendie de manière à pouvoir faire émerger un standard pour la construction bois dans un premier temps et à établir une méthode prévisionnelle dans un second temps. Les premiers résultats de l’étude sont attendus pour la fin de l’année 2011. Photo chape flottante

Chape sèche ou chape de béton ?

Plusieurs techniques d’isolation peuvent être appliquées en fonction de la nature du bâtiment, du niveau de performance exigé, du type de revêtement, etc. Actuellement, la solution la plus simple et la moins onéreuse, dans le cas d’une rénovation, consiste à insérer un matériau résilient (liège, caoutchouc…) entre le support et le plancher. Le degré d’isolation est évidemment fonction de l’épaisseur de l’isolant, mais aussi des matériaux utilisés. Une épaisseur de 3 à 7 millimètres est parfois suffisante avec les matériaux les plus résilients comme le liège. Cette solution n’est cependant pas complète. Pour éviter la propagation des bruits d’impact par les parois latérales, il est nécessaire de réaliser une chape flottante, totalement désolidarisée de la structure du bâtiment, en insérant une bande isolante en périphérie. Cette solution convient particulièrement pour les planchers intermédiaires, dans les logements individuels, avec un solivage apparent où l’isolation acoustique est souvent délicate. Mais elle convient également sur un sol de plain-pied, en rénovation notamment, où elle va permettre éventuellement d’utiliser le plancher existant comme support. La chape sèche a l’avantage de ne pas entraîner de surcharge trop importante sur la structure. Elle ne nécessite pas non plus de temps de séchage. Il est possible d’utiliser, pour ce faire, des panneaux à forte densité (fibres de bois, liège, cellulose, fibres de verre, plâtre, etc.) pouvant supporter, par la suite, la charge des matériaux de revêtement et des équipements meublés. Une épaisseur minimum de 10 à 20 millimètres est préconisée pour la plupart des matériaux. Plus l’épaisseur est importante et plus elle sera efficace. Il est également possible d’utiliser des granulés, éventuellement du sable, maintenus par une structure alvéolée. Elle permet de mieux rattraper les défauts de planéité sur un plancher ancien, par exemple, et éventuellement de dissimuler les canalisations électriques ou de plomberie. Les deux solutions, panneaux rigides et granulés, peuvent être combinées. Les lames de plancher doivent ensuite être assemblées entre elles et non pas clouées sur le support, pour éviter les ponts phoniques. La seconde solution consiste à couler une chape de béton par-dessus un isolant thermoacoustique (mousse de polyuréthane, polyéthylène, liège, etc.). L’épaisseur totale de cette chape est de 80 à 100 millimètres. Cette technique est particulièrement efficace pour éliminer les bruits d’impact et les bruits aériens, du fait de la masse volumique de la chape. Elle permet aussi d’intégrer un chauffage par le sol. Toutefois, il est nécessaire de s’assurer, au préalable, de la capacité structurelle du support. Le DTU 51.3 pose les conditions d’exécution du plancher de base afin d’obtenir une rigidité suffisante, garante à la fois de la solidité de la structure et des performances acoustiques de l’isolation. photo isolation par le dessous

Faux plafond

L’isolation acoustique d’un plancher intermédiaire peut également s’effectuer entre les solives ou en dessous des solives. On utilise pour cela des rouleaux de laine minérale ou de fibre de bois de forte densité. Pour être efficace, le doublage ne doit pas être collé au plafond. Un plafond suspendu à l’étage inférieur, composé de plaques de plâtre fixées sur une ossature métallique par exemple, fait à la fois office d’élément d’isolation et de finition. Des suspentes à rupture de pont phonique ou encore une ossature longue portée fixée de mur à mur offrent encore un plus grand confort. La mise en œuvre du faux-plafond en plaques de plâtre sur ossature métallique doit être réalisée conformément aux DTU 25-41 et 58-1. À noter que les spots encastrés réduisent l’isolation acoustique de ce faux-plafond. Ce dispositif est particulièrement efficace contre les bruits aériens. Mais il ne permet pas d’éliminer complètement les bruits d’impact. La solution idéale combine une isolation par le dessus et par le dessous. « C’est actuellement la seule technique garantissant de répondre à la réglementation dans les logements collectifs. Nous étudions actuellement d’autres moyens, plus simples, afin de réduire les coûts, sachant qu’il faudra tenir compte des impératifs en termes d’isolation thermique et de protection incendie », explique Madeleine Villenave.