La filière bâtiment génère environ 10 millions de tonnes de déchets du second œuvre chaque année, ils sont recyclés à moins de 35 % en moyenne. Le projet DÉMOCLÈS démontre que l’on peut recycler jusqu’à 80 % des déchets du second œuvre sans surcoût dès lors que cette problématique devient l’affaire de tous, depuis la maîtrise d’ouvrage jusqu’aux industriels du recyclage.

Mélanger les déchets dans une benne est un frein au recyclage des déchets de second œuvre
90 % des déchets de réhabilitation sont collectés en mélange, le plus souvent en benne, ce qui représente un véritable frein au recyclage des déchets du second œuvre car certains déchets sont dangereux : équipements électriques, tubes fluorescents, lampes à économie d’énergie, bois traité… autant de déchets qui nécessitent un traitement spécifique et donc une collecte séparée. La qualité des déchets est dégradée s’ils sont mélangés dans une benne, ce qui rend impossible leur recyclage.

Utiliser de contenants dédiés de plus petite taille
Une nécessaire réorganisation de la logistique de collecte : il est nécessaire de collecter les déchets séparément dans des contenants adaptés. Avec la dépose sélective, nul tri à effectuer : les déchets sont mis directement dans les contenants dédiés dès leur dépose. Ces contenants, plus petits que les bennes, sont plus maniables et transportables depuis le poste de travail des opérateurs jusqu’à l’aire d’évacuation des déchets. Un périmètre économique constant : la mise en mélange des déchets dans une benne en pied de chantier entraîne souvent des coûts supplémentaires indirects de main d’œuvre pour l’entreprise de travaux. L’utilisation de contenants dédiés de plus petite taille au plus près du lieu de dépose permet de limiter les manipulations.

La gestion des déchets de chantier, une affaire de tous
La gestion des déchets repose sur une responsabilité collégiale : cela nécessite que les acteurs se coordonnent. Dans les faits, la responsabilité de la gestion des déchets pèse sur les entreprises de travaux alors que sur le plan juridique, il existe une notion de coresponsabilité qui commence dès la maîtrise d’ouvrage. La maîtrise d’ouvrage est le 1er maillon de la chaîne de responsabilité des déchets : elle doit mettre en œuvre, via la maîtrise d’œuvre, un réel pilotage de la gestion des déchets et exiger la traçabilité des déchets. Les entreprises de travaux doivent connaître les filières de valorisation et les gestionnaires de déchets doivent proposer des services adaptés aux caractéristiques de chaque chantier et aux objectifs de valorisation des déchets.