L’Eco-performance des bâtiments un enjeu pour les professionnels de l’immobilier  Novethic publie, avec le soutien de l’ADEME, les résultats d’une enquête inédite sur les pratiques des principaux gestionnaires de fonds immobiliers en matière d’enjeux énergétiques. En voici les principaux enseignements.   

Des efforts de mesure  64 % des sociétés de gestion interrogées ont déjà déployé un outil de mesure des consommations énergétiques et/ou d’émissions de CO2 engendrées par leurs actifs immobiliers sous gestion. Cette statistique très encourageante doit être cependant modérée par l’étude détaillée des pratiques de mesure. Elle montre qu’au-delà du diagnostic de performance énergétique devenu obligatoire mais pas encore totalement déployé, les outils permettant de mesurer la performance réelle des immeubles, qu’il s’agisse d’audits énergétiques ou des consommations sur factures, sont assez peu répandus.

Gestionnaires de fonds, promoteurs et foncières, l’étude fait ressortir les mêmes tendances pour ces trois catégories de professionnels : quelques acteurs ont fait de l’éco-performance des immeubles un axe stratégique ; d’autres s’organisent progressivement pour anticiper le durcissement des règlementations environnementales ; enfin, il reste ceux qui ne se sont pas encore emparés du sujet. Pour la première fois, 22 sociétés de gestion immobilière représentant 80 % du marché des fonds immobiliers réglementés ont répondu à une enquête exclusive réalisée en partenariat avec l’ASPIM (Association française des sociétés de placement immobilier), sur leur prise en compte des enjeux de performance énergétique. Conscientes de devoir s’y intéresser, ces entreprises peinent encore à évaluer la performance réelle de leur patrimoine et tardent à intégrer les critères d’éco-performance dans leurs pratiques de gestion. Performance énergétique : la grande inconnue  68 % des sociétés de gestion interrogées ne connaissent pas encore la performance énergétique réelle de leur patrimoine immobilier. En effet, la mesure de la performance se résume pour l’essentiel au Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) rendu obligatoire, qui fait encore l’objet de discussions entre les professionnels. Il manque des outils efficaces de mesure de la performance pour ces acteurs qui n’ont pas d’accès directs aux consommations réelles des immeubles. Le manque de valorisation financière de la performance énergétique des bâtiments dans les loyers et les valeurs d’expertise est, selon 77 % des répondants, le principal obstacle à l’intégration de critères d’éco-performance dans leur stratégie d’investissements immobiliers. De plus, les professionnels attendent des précisions règlementaires sur l’année de référence et le périmètre concerné pour déployer les mesures nécessaires à l’atteinte de l’objectif de réduction de 38 % des consommations énergétiques du patrimoine existant, fixé par le Grenelle, d’ici 2020. Des investisseurs intéressés  Pour la quasi-totalité du panel, la prévention des risques est le premier facteur de prise en compte de la performance énergétique, qu’ils concernent la non-conformité à la réglementation thermique ou la dévalorisation d’actifs devenus obsolescents. Il est intéressant de souligner que 67 % des sociétés interrogées ont observé une demande d’investisseurs institutionnels désireux d’intégrer des critères d’éco-performance dans leur politique d’investissement immobilier. Cette demande n’a pourtant pas encore généré une offre équivalente de fonds sur la thématique de l’immobilier responsable. On en recense seulement quatre sur un marché qui compte plus de 200 fonds.