Dans une grotte profonde les premiers artistes de l’histoire de l’Humanité ont peint un chef d’oeuvre : des chevaux, des lions, des rhinocéros et bien d’autres animaux saisis sur le vif, courant, chassant ou s’affrontant. Trente-six mille ans plus tard, des ingénieurs et des artistes ont réalisé un exploit unique au monde : reconstituer la grotte ornée du Pont d’Arc, dite grotte Chauvet, non loin de l’original. Plus importante réplique de grotte ornée au monde, la Caverne du Pont-d’Arc est installée sur les hauteurs de Vallon Pont-d’Arc, sur le site du Razal, au coeur d’un espace boisé de 29 d’hectares. Les 8 500 m2 de la Grotte Chauvet Pont-d’Arc sont compactés sur 3 000 m2.
Développée en lien étroit avec l’équipe de recherche scientifique, la Caverne du Pont d’Arc est un lieu innovant faisant appel à des techniques scénographiques jamais mises en oeuvre à une telle échelle. Le relief des parois est restitué au millimètre près, et les peintures, gravures et représentations les plus remarquables ainsi que les éléments paléontolgiques et géologiques essentiels sont traités à l’échelle 1 à partir des originaux numérisés. Pour reconstituer l’atmosphère du milieu souterrain, les cinq sens sont stimulés. Fraîcheur, humidité, silence, obscurité, sensations olfactives contribuent à immerger les visiteurs dans cet univers si particulier, qui semble encore habité par la présence des hommes mais aussi celle des ours, qui ont laissé des traces de leurs passages. D’importants moyens ont notamment été déployés afin de recréer la spécificité acoustique de la grotte, son ambiance silencieuse, propice au recueillement et à la concentration. Les concrétions colorées qui font de la grotte ornée du Pont-d’Arc un ensemble géologique exceptionnel sont restituées.
Pour conserver l’apparence des volumes originaux, les spécialistes ont utilisé un modèle 3D et la technique de l’anamorphose. A l’aide d’un scanner haute précision, un modèle numérique en trois dimensions de la cavité a été réalisé. Trois étapes ont été nécessaires pour obtenir cet exploit technologique : l’enregistrement d’un « nuage de points » destiné à obtenir une surface continue correspondant à la volumétrie originelle. La prise de 6000 photos numériques et la superposition de ces photos sur les parois informatiques correspondantes. Conçu et réalisé sous la direction de Guy Perazio (Cabinet Pérazio – Isère), ce modèle 3D est un outil révolutionnaire.
Le cabinet d’architectes Xavier Fabre/Vincent Speller associé à l’Atelier 3A a conçu l’édifice qui abrite la réplique de la grotte ainsi qu’un ensemble de bâtiments implanté sur le site du Razal. Le projet architectural consiste en cinq pôles (la réplique, le centre de découverte, le pôle pédagogique, l’espace événementiel, le pôle restauration) répartis sur une dizaine d’hectares de manière à former une empreinte dans le paysage. Chacun des espaces est joignable en 3 à 6 minutes, et chaque visiteur peut choisir l’ordre et le rythme d’un parcours jalonné de surprises et de découvertes.
Cette structure éclatée rend autonomes et distincts des bâtiments, par ailleurs fortement intégrés à la topographie du site. Implantés au ras du sol et le plus discrètement possible, les différentes entités qui forment La Caverne du Pont-d’Arc donnent l’impression de murs qui surgissent de terre. L’intégration paysagère constitue une attention prioritaire de ce projet, les bâtiments sont des prolongations de la topographie et ne dépassent pas la cime des arbres. La discrétion de l’architecture ne signifie pas son absence, mais plutôt l’émergence d’une architecture « neutre », topographique, répétitive dans ses rythmes et qui permet de souligner discrètement les éléments forts du site et du programme.
La scénographie témoigne d’une expérience privilégiée: l’entrée et la progression dans un univers chargé d’une puissance spirituelle et d’une qualité esthétique extraordinaire. elle met l’accent sur le caractère monumental de la grotte, sa beauté et la remarquable fraîcheur de ses vestiges. Pour reconstituer l’atmosphère du milieu souterrain, les cinq sens sont stimulés. Fraîcheur, humidité, silence, obscurité, sensations olfactives contribuent à immerger les visiteurs dans cet univers si particulier, qui semble encore habité par la présence des hommes mais aussi celle des ours. D’importants moyens ont notamment été déployés afin de recréer la spécificité acoustique de la grotte, son ambiance silencieuse, propice au recueillement et à la concentration. Les concrétions colorées qui font de la grotte ornée du Pont-d’Arc un ensemble géologique exceptionnel sont restituées.
L’ensemble de cette restitution est réalisé par le Groupement SoCRA-Campenon Bernard Régions réunissant les ateliers Arc et os créés par Alain Dalis à Montignac et Gilles Tosello à Toulouse, Atelier Artistique de Béton – AAB (Mormant) et Phénomènes (Paris).
Réalisation confiée à un groupement de maîtrise d’oeuvre réunissant 35 entreprises de construction, industrielles, artisanales et artistiques.
Budget : 54,7 millions d’euros (Conseil régional Rhône-Alpes 14,7 M, Conseil général de l’Ardèche 14,7 M, Etat 12,2 M, Union européenne 9,9 M et le gestionnaire Kléber Rossillon 3,2 M).
Architectes : cabinet Fabre-Speller (Clermont Ferrand) associé à Atelier 3AduTeil
Scénographe : société Scène
30 mois de travaux