La FFB vient de publier les prévisions d’activité pour le bâtiment en 2020. Après deux années de baisse de plus de 5 %, les autorisations de logements s’effriteront de – 1,7 % . De même qu’en 2019, cette tendance d’ensemble masquera des évolutions opposées entre segments. Les ventes de logements individuels ont progressé d’environ 5 % dans le diffus au cours de l’année 2019. Sous les hypothèses d’un maintien du PTZ dans le neuf en zones B2 et C et d’une absence de durcissement de l’environnement macro-financier, les ventes des constructeurs de maisons individuelles resteront relativement stables en 2020. Compte tenu du décalage habituel de quelques mois entre ventes et permis, le redémarrage de ces derniers, observé depuis le printemps 2019, se poursuivra en 2020 pour se lire à +2,6 %, correspondant à une hausse d’environ 5 000 unités.

Du côté du collectif, sous les mêmes hypothèses que pour l’individuel, les permis continueront de se replier en 2020 à -5,3 %, rythme toutefois deux fois moins rapide qu’en 2019. Ce ralentissement de la baisse résultera de la conjonction de trois facteurs :
– le premier plutôt positif concerne la commande locative sociale. De fait, après deux années de contraction de l’investissement des bailleurs sociaux, consécutive à la mise en place de la large réforme du financement subie par le secteur, les perspectives semblent un peu mieux orientées pour 2020, avec notamment la montée en puissance de deux plans d’accompagnement : le PIV et le Plan logement 2 de la Banque des territoires. Par ailleurs, le secteur continuera de bénéficier de conditions de financement favorables, avec des taux d’intérêt toujours au plus bas. De l’ordre de 90 000 agréments de logements sociaux neufs seront alors enregistrés en 2020 ;
deux facteurs négatifs:
–  la baisse des mises en vente sur le segment du collectif privé d’environ 20 % observée en 2019, qui se traduit en baisse des intentions de mettre à l’étude de nouveaux programmes immobiliers par les promoteurs  ;
– la tenue des élections municipales en mars 2020 qui risque de reporter de plusieurs mois l’acceptation de nouveaux programmes immobiliers, donc la délivrance de permis.

L’activité en amélioration-entretien devrait en hausse de 0,9 % en 2020.
Le segment de la rénovation énergétique des logements pâtira de la réforme du CITE, et plus particulièrement de l’exclusion des ménages les plus aisés du dispositif, hors rénovations lourdes (et plus encore si ce dernier champ disparaît de la version finale de la Loi de finances pour 2020). De fait, ces ménages, parce qu’ils sont le plus souvent propriétaires de leur bien et disposent de quelques moyens pour financer le reste à charge des opérations, réalisent aujourd’hui la moitié du volume des travaux d’efficacité énergétique avec CITE. Toutefois, le choc se trouvera amorti au premier semestre par un surplus d’activité lié aux nombreuses prises de commandes avec acompte signées au cours du quatrième trimestre 2019, afin de bénéficier du régime plus favorable du CITE. Au global, sur l’ensemble de l’année 2020, la rénovation énergétique des logements progressera modestement, de 0,6 % à prix constants.
Quant aux autres travaux sur le logement, ils bénéficieront enfin du niveau historiquement haut des transactions dans l’ancien réalisées depuis trois ans (964 000 en 2017, 965 000 en 2018 et plus d’1 million en 2019, cf. graphique 13). L’Observatoire de la production de crédits immobiliers (OPCI) semble le confirmer avec un relèvement progressif des crédits immobiliers pour travaux seuls depuis le printemps 2019, après des années de marché déprimé. L’essor attendu des dépenses de consommation des ménages à des fins de travaux dans le logement (voir partie 2) aussi. Avec une hypothèse prudente, on retient, pour 2020, une croissance de 1,2 % des travaux de logement hors efficacité énergétique.