Après avoir fait le bilan de l’activité du bâtiment qui abandonne 6,3 % sur le premier semestre 2021 par rapport au premier semestre 2019, la FFB liste toutes ses demandes pour épauler le secteur. Sur l’ensemble de l’année 2021, le recul d’activité se limiterait à 5,0 % sur deux ans, non loin de la prévision FFB de décembre 2020 (-5,6 %), mais avec des ajustements par segment, un meilleur score que prévu sur le logement neuf compensant une activité un peu plus faible qu’anticipé en amélioration-entretien. Paradoxalement, l’emploi progresse de 68 800 unités entre les premiers semestres 2019 et 2021, malgré la destruction de 5 300 équivalent-emplois à temps plein dans l’intérim. Et les perspectives relatives aux effectifs salariés restent positives à l’horizon de l’automne 2021, malgré un léger tassement, peut-être du fait de l’intensification des difficultés de recrutement. Les trésoreries des entreprises, toutes tailles confondues, se dégradent clairement au deuxième trimestre 2021, probablement en lien avec l’envolée des coûts des matériaux, toujours d’actualité. Quant aux marges opérationnelles, elles se tassent un peu sur le deuxième trimestre et restent donc en dessous de leur niveau d’avant-crise, à la différence des grandes autres branches (industrie manufacturière et services marchands).

Pour conserver et amplifier la dynamique du bâtiment au service de l’emploi et des territoires, la FFB appelle le gouvernement à quelques mesures énergiques. Face à la crise des matériaux qui se poursuit, la FFB réitère deux demandes déjà formulées : la prise en charge totale du l’activité partielle si elle est provoquée par une pénurie de matériaux ou matériels à installer et le droit à mobilisation immédiate du carry back sur les comptes arrêtés tant que la crise perdure, soit jusqu’à la fin du premier trimestre 2022 au moins. Portées au sein de la Commission Rebsamen, les autres demandes doivent contribuer à permettre le redémarrage du neuf dans les grandes agglomérations, alors que la demande y reste forte. En complément d’une compensation intégrale par l’État des exonérations de TFPB (la taxe foncière sur les propriétés bâties) que supportent les collectivités territoriales, que nous appuyons, la FFB milite fortement pour la mise en place, auprès des Préfets de Région, d’une instance de médiation sur les refus de permis. Elle souhaite aussi les mesures prises dans la loi Elan pour réduire le délai de traitement des recours de tiers soient étendues au contentieux des refus de permis. Elle demande encore que les chartes locales, lorsqu’elles existent, soient assorties d’une étude d’impact et, en cas de surcoûts ainsi constatés, de contreparties financières ou urbanistiques (droits à construire). Par ailleurs, dans la cadre du projet de loi de finances à venir, la FFB demande un accompagnement financier des surcoûts de la RE2020, sous forme de crédit d’impôt sur les annuités d’emprunt ou d’une subvention qui pourrait prendre le nom de MaPrimeRE2020, et surtout que ne soient pas remis en cause des dispositifs qui marchent, au risque de casser un secteur convalescent. Cela vaut notamment pour MaPrimeRénov’, pour les certificats d’économie d’énergie, pour le PTZ et pour le dispositif « Pinel ».

Graphique : Perspectives de mises en chantier exprimées par les promoteurs – Source : Insee