Entre 2007 et 2014, le volume disponible de grumes de chêne pour les scieries françaises est passé de 2,45 millions à 1,25 millions de mètres cubes. Le phénomène s’explique d’une part par la baisse de la récolte, passée de 2,53 millions de mètres cubes à 1,86 millions de mètres cubes, soit une disponibilité de l’essence amputée de 685 000 m3, dont 400 000 m3 en forêts publiques. D’autre part, durant la même période, les exportations massives de grumes de chêne de sciage vers la Chine, en direct ou à partir des ports belges, allemands ou espagnols, ont fait un bond spectaculaire en passant de 72 000 à 588 000 m3. Selon la Fédération nationale du bois, cette situation menace les 28 000 emplois directs et indirects dans le secteur du chêne. « Alors que l ‘Allemagne, l’Autriche, la Russie ou encore les Etats-Unis ont mis en place des politiques pour se protéger, la France ne peut continuer à être identifiée comme étant un des pays au monde favorisant l’accès à la ressource bois sans barrière, ni avantages aux entreprises locales, déclare Philippe Siat, président de la FNB. Le gouvernement doit prendre des mesures fortes et immédiates pour éviter une catastrophe sociale et économique irréversible ».
Afin de lutter contre cette pénurie, la FNB préconise huit mesures de sauvegarde :

  1. Sécuriser les approvisionnements des scieries françaises par des appels d’offres restreints avec la forêt publique.
  2. Modifier les pratiques commerciales de l’ONF en faveur de la transformation en France par instruction ministérielle.
  3. Mettre en place une certification phytosanitaire des grumes destinées à l’exportation.
  4. Renchérir le coût du certificat sanitaire et du DIPIC pour les grumes par un bonus-malus (mise en place de la redevance de 10 euros par tonne de grumes exportée avec affectation d’une partie de cette redevance au fonds stratégique de la forêt et du bois pour les plantations).
  5. Ouvrir les appels d’offres de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) aux scieries de feuillus pour les équipements de cogénération.
  6. Instaurer la provision pour investissements dans les scieries.
  7. Soutenir l’exportation de produits bois à valeur ajoutée, transformés en France.
  8. Mettre en place un dispositif européen de régulation des volumes d’exportation des grumes pour sécuriser l’approvisionnement des scieries européennes.

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