La région Ile-de-France a mis en place des états généraux de la conversion écologique et sociale (EGCES) pour accompagner et favoriser la transition de l’économie francilienne, concilier développement économique et exigence écologique et sociale. Après 15 mois de travaux, ils ont donnent lieu à 70 propositions dont certaines concernent directement le bâtiment. Une série des propositions concerne l’accompagnement des évolutions en terme d’organisation et de fonctionnement des entreprises : - favoriser la mutualisation auprès des TPE et des PME, pour éviter qu’elles perdent du temps, en les aidant à se regrouper pour que le travail sur les ressources humaines ou la recherche de marchés prenne moins de temps, au bénéfice de la pratique de leurs métiers originels, - accompagner les entreprises dans la gestion de leurs déchets, pour qu’elles la prennent en compte dès la construction, - la deuxième partie de carrière dans le bâtiment doit devenir une priorité commune, certains métiers sont particulièrement physiques et ne peuvent être exercés sérieusement toutes au long de la vie professionnelle. Les acteurs de l’emploi et de la formation doivent s’entendre pour organiser et planifier les deuxièmes parties de carrière au bénéfice à la fois du salarié et de l’entreprise. Une autre série de propositions concerne l’accompagnement du développement du marché de l’éco-rénovation et de l’évolution de la demande, pour cela, il faudrait : - renforcer l’information et le conseil auprès d’acteurs intermédiaires et des particuliers, - former et accompagner les acheteurs publics et privés, - renforcer le rôle de l’architecte et du maitre d’oeuvre, - intégrer dès le cahier des charges la question des déchets, - développer l’usage d’éco-matériaux de qualité, - clarifier les différents labels et certifications. Un lot de propositions a également été fait autour des formations qu’il faudrait adapter aux enjeux écologiques et sociaux : - intégrer plus fortement la dimension écologique dans les référentiels de formation initiale et continue, - déterminer des actions prioritaires pour favoriser la conversion écologique et sociale de la formation initiale des architectes et soutenir leur formation continue en ce sens, - mener des actions de sensibilisation, d’information et de formation auprès des utilisateurs des bâtiments, - mieux repérer les évolutions attendues par métiers et par fonctions via une cartographie, en effectuant un travail de priorisation sur les métiers les plus impactant pour la conversion écologique et sociale - veiller à la qualité des formations mises en place par les établissements de formation, dont les contenus pédagogiques devraient être en cohérence avec les besoins et attentes, - la formation des formateurs dans les métiers du bâtiment doit devenir une priorité affirmée, - utiliser l’achat de formation continue dans le bâtiment comme un levier pour la conversion écologique et sociale, - expérimenter la réalisation d’opérations d’ingénierie pédagogique sur certains chantiers, - valoriser et renforcer la politique d’insertion professionnelle dans le secteur du bâtiment, - mener des actions de formation auprès des dirigeants et patron d’entreprises du bâtiment. - adapter l’appareil de formation en réaliser une étude sur les dépenses de formation professionnelle continue en Ile-de-France, mutualisant les plateaux techniques des établissements de formation, favorisant les démarches de transmission de compétences et des savoirs dans l’activité, en s’appuyant sur le Tandem « junior-senior », améliorant le taux d’accès des salariés à la formation professionnelle et à la certification… Des propositions ont été également faites pour renforcer l’attractivité et faire évoluer l’image du secteur : - élaborer une information et une communication concernant le secteur assises sur la valorisation et la fin des préjugés. Les salariés du bâtiment sont désormais des acteurs du cadre de vie. La communication doit insister sur la nécessaire féminisation des métiers du bâtiment encore trop masculin aujourd’hui, sur la plus grande spécialisation et technicité attendue des salariés et sur leur participation à une oeuvre collective majeure et positive liée à l’environnement et à la protection de la planète… - Sensibiliser/Informer et professionnaliser les acteurs relais (conseillers d’orientation, acteurs de l’insertion et de l’emploi, missions locales, …) et leur donner une vision qualitative du secteur, - accompagner l’évolution des conditions de travail dans le secteur du bâtiment, - et valoriser les nouvelles constructions et la rénovation thermique des bâtiments, la Région pourrait notamment utiliser ses propres chantiers à des fins pédagogiques. Le Plan régional pour le climat dans le secteur du bâtiment porte des objectifs ambitieux, parmi lesquels : multiplier au moins par deux le nombre de logements raccordés à des réseaux de chaleur, diminuer de 80 % les émissions de GES du secteur résidentiel d’ici 2050 et rénover 130 000 à 150 000 logements par an, avec une exigence de qualité sur chaque opération de type BBC. La région Ile-de-France devrait, dans les mois à venir, intégrer ces préconisations opérationnelles aux opérations existantes et mettre en oeuvre celles qui sont nouvelles. www.ecociliens.fr