Oui aux bâches publicitaires sur nos chantiers !

Chaque jour, dans tous les types de médias, on ne cesse de nous rappeler que nous sommes en crise ! Que la France n’a plus d’argent, qu’il faut se serrer la ceinture. Depuis 2007, un décret modifiant le code du patrimoine, suite au lobbying du GMH auprès du ministère de la Culture, autorise la pose de bâches publicitaires sur les chantiers de restauration de monuments publics et privés. Les recettes publicitaires générées sont obligatoirement affectées au financement des restaurations et constituent, dans la période difficile que nous connaissons, des ressources non négligeables : la publicité apposée sur celui de la Conciergerie avait rapporté 2 millions d’euros.

Quand nous avons la chance de pouvoir bénéficier de ces ressources financières, ce sont des compléments indispensables. Sensibles à la restauration de notre patrimoine, arrêtons de critiquer et acceptons cette aide. Nous respectons toutes les associations qui dénoncent l’agression de la publicité dans notre vie, mais alors coupons nos smartphones et ordinateurs sans oublier notre chère télé, arrêtons d’acheter des journaux et magazines inondés de publicités. Visualisons la qualité d’un chantier pourvu de bâches publicitaires plutôt qu’un échafaudage sans publicité. Bien évidemment, la publicité vantée doit respecter les lois existantes, déjà nombreuses, et nous n’allons pas, pour le plaisir de certains, en créer d’autres ! Sans cesse, nous subissons des contraintes supplémentaires : déplombage, désamiantage ou autres aléas propres aux chantiers. Nos clients se passeraient bien de ces surcoûts. Alors oui, en me promenant dans certaines villes de province et en rencontrant des propriétaires privés, ils verraient avec plaisir que certaines grandes marques de téléphones, parfums et objets de luxe ou de sport s’intéressent à financer pour partie leur restauration, indispensable à la survie de leur édifice. Il faut choisir entre la ruine sans bâches publicitaires et la restauration de notre patrimoine grâce à la manne financière de ces dernières. Pour nous, entreprises qualifiées du GMH, représentant 10 000 compagnons ayant un métier : « l’intelligence de la main », notre choix est fait.

Nous avons besoin de tous les financements possibles afin de faire perdurer l’ensemble de nos monuments, édifices ou simples ravalements de façade. Alors oui, assumons et encourageons nos mécènes d’une nouvelle ère de la restauration de notre patrimoine.

Didier Durand Président du GMH