Dans le cadre de son cycle de soirées intitulées Des Bétons & des Hommes, le Cerib (Centre d’études et de recherches de l’industrie du béton) a organisé le 30 octobre 2014 à Paris une conférence présentée par Rudy Ricciotti, sur le thème « L’économie du béton : des compagnons, des ingénieurs, des entreprises ». Rudy Ricciotti, qui n’a eu de cesse depuis 25 ans d’expérimenter les possibilités et créativités offertes par le béton, sa matière de prédilection, a bien sûr présenté quelques unes de ses réalisations les plus emblématiques : de la Passerelle du Pont du Diable à Gignac au Mucem de Marseille, du département des Arts de l’Islam du Louvre au Stade Jean Bouin à Paris. Mais celui qui revendique haut et fort sa passion pour le matériau, en affirmant sa différence, en a profité pour nous rappeler ce qui lui tient le plus à coeur : le béton n’est pas «une terre rare», un produit spéculatif, on peut en fabriquer très facilement sur toute la planète. Issues du règne minéral, ses ressources premières sont disponibles partout en France et sa filière contribue au dynamisme économique des territoires et à la pérennité des emplois non délocalisables. Rudy Ricciotti aime les matériaux qui l’enracinent dans la terre et la vie des hommes. Qu’ils soient maçons, ingénieurs, chefs de chantiers, compagnons ou artisans, ceux qu’il appelle les «sachants» lui ont tout appris. Bâtir est décidément bien pour lui une affaire d’hommes et de bétons. La rencontre a réuni à la Maison des Travaux Publics près de 200 participants (maîtres d’ouvrage, maîtres d’oeuvre, constructeurs, entreprises…) venus rendre hommage à l’architecte, Grand Prix national d’architecture, qui n’a pas son pareil pour créer la controverse et oser, dans un monde aseptisé, refuser le politiquement correct. «On n’est pas tous obligés d’être socialement identiques, d’avoir les mêmes mots et les mêmes sourires», lance t-il dans son livre L’architecture est un sport de combat publié aux éditions Textuel.