Pour Bruno Deletré, Directeur Général du Crédit Foncier, « le marché immobilier en 2014 devrait confirmer des tendances significatives mises en exergue en 2013. Ainsi, la baisse des prix dans le résidentiel ancien et les fortes disparités entre territoires devraient se poursuivre. Le maintien de coûts significatifs de construction et du foncier alimente des prix dans le neuf à des niveaux élevés alors que le volume de construction est au plus bas. ». 2013, le début d’une mutation des marchés immobiliers ? En 2013, la baisse des permis de construire s’est accélérée (-12,6 %) conduisant à un niveau historiquement faible de la construction de logements neufs résidentiels : - avec un volume de 332.000 logements, la baisse atteint près de 30 % en six ans (2007 / 2013) ; hors locatif social, cette baisse est de plus de 40 % ; - les ventes de maisons individuelles ont chuté de 19 % sur la seule année 2013 ; - les prix dans le neuf résistent néanmoins (+0,9 % pour les appartements ; +4,7 % pour les maisons) du fait de prix du foncier et de coûts de construction qui restent élevés. Avec 723.000 transactions dans l’ancien, le marché résidentiel ancien affiche en 2013 une hausse inattendue (+2,7 %), toutefois très en-deçà des niveaux d’avant-crise (de l’ordre de 820.000 transactions). La baisse modeste des prix moyens (-1,5 % à Paris ; -1,3 % en Province) s’explique par le fait que seuls les biens présentant un bon rapport qualité / prix dans les zones tendues se vendent et aliment donc les statistiques immobilières. En 2013, les fortes disparités de prix sur l’ensemble du territoire français se sont accrues : une comparaison réalisée par le Crédit Foncier sur le prix d’un appartement de 4-pièces entre différentes agglomérations montre ainsi des écarts très significatifs : 729.000 euros à Paris, de l’ordre de 220.000 euros à Lyon, Marseille et Bordeaux, 109.000 euros au Mans. L’hétérogénéité du marché immobilier devrait s’accentuer en 2014 Pour la 3ème année consécutive, le niveau de construction de logements devrait rester très bas (de l’ordre de 330.000 logements, très en-deçà du besoin de 500.000 logements estimé en 2006 par le Crédit Foncier et l’Université Paris-Dauphine) avec des prix toujours élevés. A l’inverse, la correction des prix des logements anciens va se poursuivre, tout comme l’accroissement des disparités selon l’emplacement et la qualité des biens. L’évolution observée en 2013 du marché du crédit immobilier (+11 % du volume des crédits engagés avec 133 milliards d’euros) est en réalité une hausse en trompe l’oeil du fait de l’importance inhabituelle des rachats de créances et des crédits travaux en 2013. Porté par des niveaux de taux historiquement bas (de l’ordre de 3 % en 2013), et pour lesquels la remontée devrait être progressive et limitée, le marché du crédit immobilier devrait afficher une stabilité en 2014.