Le dioxyde titane est sur la sellette, des chercheurs du CEA et de l’Université Joseph Fourier viennent de mettre en évidence que les nanoparticules de dioxyde de titane (nano-TiO2) altèrent une barrière physiologique essentielle pour la protection du cerveau.Il faut rappeler que les nano-TiO2 sont produites à l’échelle industrielle et se retrouvent aussi bien dans des peintures que dans des systèmes de dépollution : revêtements autonettoyants. Le potentiel inflammatoire du dioxyde de titane était déjà connu. Des travaux avaient montré que sous forme nanométrique (particules de dimensions un million de fois plus petites qu’un cheveu), il avait une activité pro-inflammatoire sur les poumons et le péritoine donc un possible effet cancérigène. Aujourd’hui, les chercheurs ont mis en évidence que l’exposition aiguë et/ou chronique de la barrière hémato-encéphalique, qui protège le cerveau, aux nano-TiO2 entraîne une accumulation de ces nanoparticules dans les cellules et altère également sa fonction protectrice. Une exposition chronique à ces nanoparticules pourrait entrainer leur accumulation dans le cerveau avec un risque de perturbation de certaines fonctions cérébrales.Plus de deux millions de tonnes de dioxyde de titane nanométriques sont produites chaque année dans le monde, ce chiffre a doublé en moins de 10 ans. Outre son utilisation très répandue comme pigment dans les peintures, ses propriétés photocatalytiques, en font un matériau dépolluant prisé des projets architecturaux innovants, où il est incorporé dans la masse au béton ou pulvérisé sur les vitrages autonettoyants. Il entre également dans la composition de nombreux produits d’usage courant, comme les crèmes solaires ou les dentifrices.