Le scénario négaWatt introduit à partir de 2020 une exigence de performance en construction neuve de 15 kWh/m2.an de besoin de chauffage (soit l’équivalent du niveau retenu dans les standards actuels en construction passive), dans les maisons individuelles comme dans les logements collectifs.L’essentiel du gain potentiel en performance énergétique se situe dans la rénovation des logements. Le scénario négaWatt introduit un programme de rénovation massive qui démarre au plus tôt et monte progressivement en volume, selon un rythme volontariste mais réaliste vis-à-vis des délais incompressibles pour permettre à la profession et aux industriels du bâtiment de se former et de mettre en place les filières, et aux pouvoirs publics d’organiser les conditions réglementaires et financières de mise en œuvre des opérations. L’objectif fixé est d’atteindre avant 2025 un rythme proche de 750 000 logements rénovés par an, rythme nécessaire pour accomplir une rénovation de l’ensemble du parc à l’horizon 2050.Le programme de rénovation est organisé par phases pour assurer au bout du compte un traitement homogène de l’ensemble du parc tout en traitant par ordre de priorité les logements les plus anciens. La même démarche est adoptée pour les maisons individuelles et pour les logements collectifs. Ainsi, le parc est découpé en tranches d’âges correspondant à différents niveaux de performance thermique moyens. On distingue d’abord le parc ancien, qui regroupe l’ensemble des logements construits avant l’introduction de la première réglementation thermique sur les bâtiments, en 1975, suite au choc pétrolier de 1973. Les bâtiments construits après 1975 sont ensuite rangés par âge en fonction des évolutions successives de cette réglementation thermique pour le neuf : logements construits de 1975 à 1981, de 1982 à 1988 puis de 1989 à 2010. On distingue également, parmi les bâtiments d’avant 1975, la fraction qui a déjà subi une rénovation thermique avant 2010.Ces différentes catégories sont traitées successivement en donnant priorité aux catégories les plus anciennes, qui sont les moins performantes. La modélisation repose, pour représenter les enjeux aussi clairement que possible, sur une hypothèse de gestion par tranches de la rénovation. Ainsi, les rénovations thermiques sur le parc de 14,8 millions de logements construits avant 1975 et jamais rénovés commencent en 2012-2013 et montent en puissance pour atteindre un rythme de croisière proche de 470 000 opérations par an, dont un peu plus de moitié sur les maisons individuelles.Le rythme de rénovation de cette tranche ne ralentit que dans les années 2040, lorsque l’essentiel de ce parc est traité et que ne demeure qu’une fraction résiduelle jugée impropre à la rénovation. On considère en effet qu’une partie des logements, toutes catégories confondues, ne pourra pas être rénovée du fait de difficultés diverses (d’ordre technique, juridique, architectural, etc.). Le scénario maintient pour cela, à titre conservateur, une fraction de 10 % du parc ancien hors rénovation. C’est également dans la dernière décennie qu’est réalisée la rénovation de la quasi-totalité des 2 millions de logements construits avant 1975 et déjà rénovés une première fois avant 2010.û partir de 2020 environ, le programme de rénovation est progressivement étendu aux logements construits entre 1975 et 1981, entièrement traités sur une période d’une dizaine d’années, puis aux logements construits entre 1982 et 1988 autour de 2030 et enfin aux logements construits après 1989 après 2035, avec la même logique. La moitié enfin des logements existants en 2010 construits après 1989 est rénovée à terme. Au total, le nombre d’opérations de rénovation par an connaît dans les maisons individuelles comme dans les logements collectifs une progression régulière dans les dix premières années, puis un rythme de croisière qui ne diminue que dans les dernières années.Source : Rapport technique scénario négaWatt