Le solaire thermique existe en France depuis les années 1980, mais est resté confidentiel jusqu’à la fin des années 1990. Alors que les vertus de son utilisation étaient unanimement approuvées par nos voisins autrichiens et allemands, elles ont été « redécouvertes » en France à partir de 1999, grâce à la mise en place du Plan Soleil de l’ADEME. À l’époque, on installait à peine quelques centaines de chauffe-eau solaires en France. Fin 2009, ce sont globalement plus de 715000 logements qui en sont équipés. Malgré le recul de croissance enregistré en 2009, le solaire thermique est passé d’une niche de marché à l’émergence d’une filière qui se structure. Sa faible taille par rapport à nos voisins européens incite les professionnels à le développer. Les chiffres en 2009 Selon les statistiques fournies par l’association Enerplan, le marché du solaire thermique métropolitain est en décroissance pour 2009 : seuls 265000m2 de panneaux supplémentaires (contre 313000m2 en 2008) ont été installés en France métropolitaine, soit 185,5 MWth ou 90000 logements équipés. La baisse par rapport à 2008 se situe donc autour des 15%. Ainsi, moins de 36000 CESI – chauffe-eau solaires individuels – (contre 42000 en 2008) et moins de 2500SSC – systèmes solaires combinés – (contre 5800 en 2008) ont été installés. Les systèmes d’eau chaude solaire collectifs enregistrent, quant à eux, une croissance de 19%. En 2008, ce sont 68000 m2 qui ont été installés dans les bâtiments collectifs (contre 56000m2 en 2008). Que le marché métropolitain régresse en 2009 est un signe inquiétant, alors que l’objectif de marché annuel de la Programmation pluriannuelle d’investissement dans la chaleur renouvelable vise près de 1 million de mètres carrés installés par an en 2012. La filière du solaire thermique attendait pourtant beaucoup de l’Éco-PTZ. Ce dernier aura un peu stimulé le marché du chauffe-eau solaire, mais sera resté sans effet pour le chauffage solaire. La crise économique, le recul du prix des énergies fossiles, la montée en puissance de l’électricité solaire, la concurrence des offres thermodynamiques… autant d’effets cumulés qui ont eu un impact négatif sur le secteur solaire thermique en 2009. Le seul segment qui progresse modestement, c’est le solaire thermique collectif, soutenu par le fonds chaleur et les conseils régionaux. Des initiatives collectives Pour développer la demande, les professionnels du solaire, réunis au sein de l’association Énerplan, ont mis en place plusieurs actions de promotion. Parmi elles, la création de l’Agenda solaire, un outil d’aide conçu pour les collectivités locales et qui propose une base d’engagement en faveur de l’énergie solaire sur le territoire concerné. Cet outil peut parfaitement prendre part dans une démarche plus globale, dont il permet de traduire plus facilement le volet énergétique en actions « solaires » : Charte de l’environnement, Agenda 21, Plan climat territorial, signature de la « convention des maires » au niveau européen, etc. Autre action d’Énerplan : le lancement, avec le soutien de l’ADEME, de la nouvelle initiative SoCol (solaire collectif) dans le but de généraliser l’eau chaude solaire pour les bâtiments collectifs. Agissant comme un véritable accélérateur de projet, SoCol s’adresse aussi bien aux professionnels du secteur qu’aux porteurs de projets. Pour ces derniers, SoCol est un site d’information (www.solaire-collectif.fr). Dans la partie publique, on trouve tout pour s’informer sur les techniques, les réglementations, les professionnels et les aides qui existent en matière de solaire thermique collectif. Il est également possible de télécharger des documents types, et de consulter des fiches de réalisation. Pour les professionnels du secteur, SoCol est une plate-forme collaborative qui propose un centre de ressources actualisé sur l’eau chaude solaire collective, un accès aux documents de travail, un forum de discussion… Gageons que ces actions viendront s’ajouter aux lois issues du Grenelle de l’environnement. Le renforcement de la réglementation thermique en 2012 devrait également constituer un levier majeur pour la pénétration du solaire thermique dans le neuf. Le marché français offre un fort potentiel pour le développement de cette énergie. Ainsi, fondé uniquement sur le parc d’habitations existantes et le potentiel de constructions, le parc cumulé pourrait représenter plus de 21 millions de mètres carrés en 2020, soit près de 7 millions de logements équipés d’un système solaire thermique : l’équivalent de 14GWth.  Le marché des capteurs Les capteurs vitrés qui comprennent les capteurs plans vitrés (86,6% des ventes en 2008) et les capteurs à tubes sous vide (9,3% des ventes) représentent 95,9% du marché. Ils sont essentiellement utilisés pour la production d’eau chaude sanitaire, mais également pour le chauffage et le rafraîchissement des bâtiments. Les 4,1% restants concernent les capteurs souples non vitrés, essentiellement utilisés pour le chauffage des piscines et parfois en toiture pour le chauffage des bâtiments collectifs. Ce marché est généralement moins connu que celui du vitré car, d’une part, il est peu ou pas aidé par les organismes publics (donc mal référencé), et d’autre part, il ne fait l’objet d’aucun comptage systématique de la part des fabricants.