L‘effondrement des mises en chantier, passées de près de 400 000 en 2011 à tout juste 300 000 en 2014, a des conséquences très lourdes pour la pérennité des entreprises et pour l’emploi.

Le gouvernement a annoncé en août dernier un nouveau plan de relance pour le logement puis, au congrès de l’Association des maires de France, une aide de 100 millions d’euros aux communes qui bâtiraient le plus de logements. Cependant, ces mesures restent conjoncturelles, et tendent davantage à solvabiliser la demande qu’à créer un « choc d’offre ». Terra Nova propose d’aller plus loin en engageant des mesures structurelles qui auront un effet durable sur la construction de logements. Pour cela, il faut :

Changer d’échelle et passer de la commune à l’agglomération pour toutes les décisions qui concernent le logement : ce n’est plus le maire qui doit signer le permis de construire, mais le président de l’agglomération. Par ailleurs, une dotation « construction » de 500 millions d’euros annuels serait ajoutée par l’Etat pour les « maires bâtisseurs » ; en contrepartie, les 300 000 propriétaires immobiliers les plus riches, qui paient l’ISF, seraient imposés sur 100 % de la valeur de leur résidence principale et non plus sur 70 %.

Deux mesures pourraient permettre de lutter contre la rétention foncière : asseoir la taxe sur les terrains non-bâtis sur sa valeur vénale des terrains constructibles, ce qui suppose de faire enfin aboutir le chantier de la révision des valeurs locatives ; mettre en place une planification active pour que le classement en terrain constructible débouche effectivement sur une construction.

Mobiliser l’épargne pour le logement intermédiaire. Pour organiser le retour des investisseurs institutionnels dans le logement, il faudrait créer des fonds communs de placement d’entreprises « logement intermédiaire », qui pourraient drainer tous les ans 100 millions d’euros d’épargne salariale, et une obligation pour les assurances-vie de consacrer au logement au moins 10 % de leurs contrats « vie génération » à régime fiscal privilégié, ce qui pourrait représenter 1 milliard d’euros tous les ans.

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