Par analogie avec l’énergie grise, la biodiversité grise est le cumul des impacts positifs ou négatifs sur l’environnement de l’ensemble du cycle de vie d’un matériau ou d’un produit : la production, l’extraction, la transformation, la fabrication, le transport, la mise en œuvre, l’utilisation, l’entretien puis pour finir le recyclage.
De nombreuses initiatives émergent pour améliorer la biodiversité dans les projets de construction : végétalisation, accueil des espèces, création de parcs et jardins, agriculture urbaine, corridors écologiques… Encore peu de travaux s’intéressent aux impacts générés sur la biodiversité par les matériaux de leur extraction jusqu’à leur fin de vie.
Chacune de ces étapes génère des impacts positifs ou négatifs sur le vivant qui, à la différence des émissions de GES, peuvent être de nature très différente (comme la destruction d’espèces ou d’habitats, la consommation de ressources naturelles, la fragmentation de l’espace, les pollutions diverses, l’uniformisation génétique ou paysagère, les émissions de GES elles-mêmes). Cela varie aussi en fonction du type de matériau et de filière. Le choix d’un produit, d’un équipement et d’un fluide n’est pas anodin. L’évaluation de la biodiversité grise est complexe : elle est forcément multicritères et spécifique à chaque filière considérée (matériaux issu d’une mine/carrière, issu de l’agriculture, source d’énergie, etc.). Par exemple, évaluer la biodiversité grise d’une construction en bois nécessite de définir tous les impacts de la production du matériau bois sur son cycle de vie, lors du prélèvement en forêt, de sa transformation, de son transport et de sa fin de vie.
Source : Rapport Bâtiment et biodiversité du Plan Bâtiment durable