Le Conseil national de l’Ordre des architectes vient de publier l’observatoire de la profession, conduit par l’IFOP. Il met en avant une aggravation des conditions d’exercice, notamment portée par la contraction de la commande publique qui se répercute sous la forme d’un recul des chiffres d’affaires et des revenus des architectes. Alors qu’entre 2008 et 2013, le chiffre d’affaires annuel moyen hors taxe des agences des architectes associés ou individuels a légèrement varié tout en restant au-dessus du seuil des 270000euros, il plonge à près de 261 000 euros en 2014. Près d’un tiers (30%) des architectes associés ou individuels déclare appartenir à la tranche la plus faible (moins de 50 000 euros par an), ce qui est aussi souvent le cas des architectes les moins expérimentés (54% de ceux exerçant depuis moins de 10 ans), de ceux travaillant individuellement (42%) et en particulier des femmes (40%). Néanmoins, 15% des professionnels travaillent dans une agence dont le chiffre d’affaires dépasse les 500 000 euros, en particulier les agences d’associés (32%), les architectes ayant une expérience solide (27% chez ceux ayant entre 21 et 30 ans de métier) et les hommes (18%). L’activité des architectes s’effectue pour une multitude de donneurs d’ordres différents. Une très large majorité de ces derniers sont des particuliers (64%), un chiffre en constante augmentation depuis 2008. Cette première catégorie de commanditaires, disposant de budgets moindres, est fréquemment citée par des architectes exerçant à titre individuel (76% de ces derniers travaillent pour des particuliers), des jeunes (74% des moins de 40 ans), des femmes (74%), soit autant de caractéristiques des professionnels ayant des revenus plus limités (84% parmi les architectes touchant moins de 20 000 euros par an). û travers l’ûtat et les collectivités locales, la commande publique s’avère être un donneur d’ordres important (54%), bien que s’étant contractée dans un effort affiché de lutte contre les déficits publics. Cette importance est tirée par les collectivités qui représentent à elles seules 42%. Ces travaux nécessitent souvent l’intervention d’agences d’une taille importante, ayant donc un chiffre d’affaires conséquent (59% des agences ayant un chiffre d’affaires compris entre 200 000 et 500 000 euros travaillent pour le public). Les collectivités travaillent donc surtout avec les salariés de ces grandes structures (57% des entreprises ayant des salariés ont travaillé pour une collectivité en 2013), et avec lesquelles elles peuvent avoir des relations de proximité, y compris géographique, du fait de leur localisation en province (49% des entreprises localisées en province ont travaillé pour une collectivité en 2013).