Pour la deuxième fois de l’année, les chefs d’entreprise descendent dans la rue pour alerter les pouvoirs publics et sauver leur activité. Les perspectives sont sombres : 20 000 pertes d’emplois sont prévues pour 2013 et l’augmentation de la TVA au 1er janvier 2014 met à elle seule 9 à 11 000 emplois sur la sellette. Pour Patrick Liébus, Président de la CAPEB, il est impensable de se retrouver avec des chiffres d’activité d’il y a 13 ans. D’autre part, en trois mois, les besoins en trésorerie des artisans sont passés de 22 à 24 000 euros, soit une augmentation de 10%. C’est un drame qu’aujourd’hui des entreprises ferment pour si peu.L’artisanat du bâtiment, qui représente plus de 375 000 entreprises et plus de 700 000 salariés, est aujourd’hui pris en étau. Entre la conjoncture qui se dégrade, le développement de la concurrence déloyale, l’inflation règlementaire et la pression fiscale, l’artisanat du bâtiment appelle à l’aide pour sauver son secteur. En 2013, le recul de l’activité devrait être compris entre -3,5% et ¬ñ4%. L’impact sera dramatique, avec près de 20 000 emplois menacés en 2013, auxquels viennent s’ajouter les 10 000 emplois déjà détruits en 2012. En 2014, si l’activité continue de se dégrader et que la hausse de la TVA se confirme, près de 20 000 emplois supplémentaires seront également menacés. L’artisanat du bâtiment ne voit pas à ce jour de reprise à l’horizon. La détérioration du tissu économique local risque d’être très importante. Les entreprises qui auront tenu pendant la crise ne seront peut-être plus suffisamment nombreuses pour faire face à la demande si le contexte économique s’améliore.La Capeb demande 6 mesures :- La mesure Phare, mesure n°1 : indispensable à toutes les autres : une TVA réduite à 5% pour l’ensemble des travaux de rénovation.- Mesure 2, PTZ + : rouvrir le PTZ+ à l’ancien sous condition de travaux de performance énergétique réalisés dans les 2 ans suivant l’acquisition.- Mesure 3, ECO PRET + CIDD : rétablir à 45 000 euros le plafond de ressources du cumul de l’Eco-prêt et du CIDD.- Mesure 4, PERL : créer le « Prêt Energie pour la Rénovation des Logements » (PERL). Actuellement l’épargne des ménages (Prêt LDD) n’est pas assez mobilisée vers les travaux d’économie d’énergie. Récemment le Débat national sur la transition écologique a réaffirmé la poursuite des politiques d’économie d’énergie. Parallèlement, notre secteur a besoin de s’inscrire dans une « grande politique de petits travaux ». Lancer un tel produit bancaire répondrait à ces trois objectifs.- Mesure 5, Banque Publique d’Investissement : adapter l’intervention de la BPI aux TPE, notamment aux entreprises de moins de 20 salariés en matière de préfinancement du Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi et de la garantie d’Oséo ¬ñ BPI faite aux banques lorsqu’elles accordent un préfinancement du CICE.- Mesure 6, le logement : accélérer la libération du foncier afin de construire plus, rationaliser les normes et réglementations pour bénéficier de coûts de construction maitrisés.www.capeb.fr