Alors que la deuxième vague de labellisation des écoquartiers vient d’être initiée par le Ministère du Logement, une récente étude du Crédoc montre que les Français ne sont pas vraiment motivés par vivre dans ce type de quartier.Les écoquartiers incarnent les ambitions portées par le Gouvernement en matière d’aménagement durable. Les labellisations nationales permettent de garantir la qualité des opérations quant à leurs ambitions en matière de performance écologique, mais également au regard de la construction du projet avec l’ensemble des parties prenantes pour mettre en œuvre une mixité fonctionnelle et sociale, une qualité de vie qui devrait répondre aux aspirations des futurs habitants. Or, en dépit de leur sensibilité écologique élevée, les Français adhèrent que très minoritaire, aux formes actuelles de l’urbanisme durable. Un Français sur cinq connaît une réalisation s’apparentant au concept d’écoquartier (21 % connaissent un quartier durable ou écoquartier, c’est-à-dire d’un quartier où l’on privilégie l’économie d’énergie, l’économie d’eau, le recyclage des déchets, les transports, etc. »). Et loin de plébisciter cette voie, ils ne sont que 31 % à trouver cet urbanisme attractif au point d’envisager de le rechercher s’ils déménagent. Les plus nombreux à y adhérer sont les Français qui habitent dans le collectif (38 % adhèrent à l’idée d’écoquartier), principalement des jeunes ménages aspirant à plus de confort.û la différence de la dynamique existant dans les pays voisins (Allemagne, Pays-Bas, pays du Nord de l’Europe), ouverte à l’expérimentation en matière d’urbanisme, les écoquartiers français sont conçus comme des opérations d’urbanisme classiques, produisant des quartiers denses. Si certains intègrent des formes de participation des habitants, il n’y a pas de processus d’implication des usagers dans la conception urbaine elle-même. Comme pour les bâtiments HQE, les écoquartiers construisent des ensembles à haute ambition technologique, sans ménager aux collectifs d’habitants la possibilité d’être acteur du fonctionnement des bâtiments et des circulations. Cette conception techniciste dite « top-down » se situe à l’opposé de l’approche participative dite « bot- tom-up » des opérations élaborées à partir d’un collectif d’habitants constitué avant la réalisation du projet. En France, les opérations dites d’habitat participatif et d’écovillages ou éco-hameaux, se situent dans cette perspective. Elles groupent rarement plus de dix familles à chaque fois. C’est le cas de l’Eco-Logis du quartier Neudorf à Strasbourg, qui concerne dix familles associées dans une Société Civile d’Attribution. C’est aussi le cas d’un éco-hameau de douze familles à Chevaigné, commune de 2 000 habitants de l’agglomération de Rennes. La loi vient de leur donner un cadre juridique.