Selon une étude du CRÉDOC, quatre personnes sur cinq affirment que les villes riches devraient construire davantage de logements sociaux. Une demande qui n’est pas sans fondement.

Plus une commune est prospère, moins elle propose de logements à loyers modérés. Selon les statistiques nationales, on compte 30% de logements sociaux dans les villes pauvres. Les villes plus aisées comptent 12% de logements sociaux en moyenne, malgré la loi SRU qui, depuis 2013, en impose une proportion minimum de 25%, sous peine de pénalités. Le souhait de mieux répartir la construction des logements sociaux traverse toutes les franges de la société, bas revenus comme hauts revenus, propriétaires comme locataires du parc social et du parc privé. Même les habitants de communes riches sont 77% à souhaiter ce changement.

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Autre représentation qui fait la quasi-unanimité de nos concitoyens : la qualité des logements sociaux s’est beaucoup améliorée (cité par 73% des personnes). Les locataires du parc social partagent eux aussi ce constat (70% d’entre eux). Le regard porté par l’opinion sur le logement social n’est pour autant pas exempt de critiques. La complexité des démarches administratives pour obtenir un logement est le principal grief (69% des réponses) surtout porté par les locataires du parc privé (80%) tandis que les locataires du parc social sont légèrement plus nuancés (67%). Rappelons que ces dernières années, le mouvement d’accession à la propriété a contribué à vider la catégorie des locataires, petit à petit, de ses membres les plus aisés. Les frais liés au logement pèsent de ce fait, de plus en plus lourd dans le budget des locataires, notamment du parc privé (27%, +10 points en 25 ans), amplifiant probablement leurs aspirations à trouver un logement dans le parc social. Pourtant, L’image de barres d’immeuble où règne la délinquance, présentée dans de nombreux reportages télévisés et films semble dominer les représentations liées au logement social. Quelle que soit la présence effective ou l’absence de logements sociaux dans leur commune pas moins de six personnes sur dix sont convaincues que la délinquance y est «très présente ».