Le chantier de la chapelle Saint-Louis à Auch a été conçu, avec une phase expérimentale visant à valider les protocoles de restauration qui seront ensuite généralisés dans les prochaines tranches. La Drac Occitanie, qui assure la maîtrise d’ouvrage et le contrôle scientifique et technique du chantier, lui accorde une attention particulière car trois baies garnies de vitraux exceptionnels ont été réalisées par le maître-verrier Arnaut de Moles au début du XVIe siècle (1509-1513). La restauration des vitraux a été confiée à deux ateliers de maîtres-verriers associés, Anne Pinto (Charente) et Claire Babet (Eure-et-Loir), qui ont notamment supprimé les plombs de casse et mis en œuvre la verrière de doublage.

La critique d’authenticité, commandée par la Drac à Françoise Gatouillat et Michel Herold (Corpus Vitrearum-France, centre du vitrail André Chastel – CNRS Sorbonne), a permis de confirmer le caractère unique des verrières datées du XVIe siècle à près de 90 %. Leur qualité artistique exceptionnelle, évoquant le trait des meilleurs dessins de la Renaissance italienne, a aussi été soulignée. Il a pu être noté la spécificité des techniques employée, comme la multiplication des « montages en chef d’œuvre », illustrant l’expertise des maîtres-verriers du XVIe siècle. Enfin, la qualité des rares interventions de restauration effectuées par Hirsch au XIXe siècle a aussi pu être appréciée.

Intégré au comité scientifique et technique, le Laboratoire de recherche des Monuments historiques de Champs-sur-Marne a eu l’occasion, en cours de chantier, de procéder à l’analyser d’échantillons de verre par faisceau d’ions sur l’accélérateur AGLAE (Accélérateur Grand Louvre d’Analyse Élémentaire). Cet examen exceptionnel a permis d’évaluer la structure du verre, de déterminer sa consistance, témoin d’une fabrication originelle d’une extrême qualité expliquant leur conservation exemplaire depuis cinq siècles.

Un comité scientifique et technique pluridisciplinaire a été constitué, dès 2015, pour suivre la réalisation du chantier, confié à Stéphane Thouin, architecte en chef des monuments historiques, avec pour objectif de valider les interventions réalisées sur les verrières et de profiter de leur dépose en atelier pour en parfaire l’étude historique.

Photo : Avant et après restauration : suppression du plomb de casse du visage – JF Peiré – Drac Occitanie