Le 19 mai dernier, à l’’occasion d’’un déplacement dans les Vosges, Nicolas Sarkozy a annoncé la mise en place d’’un important dispositif d’’aide à la filière bois. Luc Charmasson, président de l’UIB (Union des industries du bois) et de la FIBC (Fédération des industries bois construction) adresse une lettre ouverte à la filière, dans laquelle il exprime malgré la satisfaction de la profession, quelques réserves et déceptions… Lettre ouverte à la filière bois Fiers d’’avoir reçu le président de la République dans une entreprise familiale dynamique et moderne, très représentative de la filière ; Reconnaissants à Nicolas Sarkozy d’’avoir engagé, pour la première fois, l’’Etat à soutenir les acteurs de la filière bois afin de réduire l’’inadmissible déficit du poste forêt-bois-ameublement de la balance commerciale ; Déterminés à mettre en œoeuvre les moyens de leurs milliers d’’entreprises employant plus de 400 000 salariés, présentes sur l’’ensemble du territoire national et en particulier en milieu rural, pour assurer l’’exploitation raisonnée de la troisième forêt d’’Europe en accroissement annuel important ; Satisfaits de voir souligner l’’importance stratégique de la forêt comme ressource écologique grâce au stockage de CO2 et productrice de bois, matériau renouvelable de multiples applications industrielles et énergétiques ; Encouragés par l’’annonce de multiplier par dix l’’engagement de l’’Etat et des collectivités pour l’’utilisation du bois dans la construction, en s’’engageant à modifier le décret du 26/12/2005, en passant le seuil de 2 dm3/m2 à 20 dm3/m2 Soutenus par l’’intention exprimée par le chef de l’’Etat de lever les obstacles règlementaires et administratifs à un usage plus significatif du bois dans la construction, même si les solutions techniques évoquées ne peuvent, en l’’état, le modifier sensiblement et méritent d’’être rapidement complétées par la création de labels d’éco-matériaux, voire d’un label éco-bois Confortés par la création d’’un Fonds d’’Investissement Stratégique dont la vocation sera d’améliorer la capitalisation des industries et des entreprises de la filière et de faire émerger des leaders de taille suffisante dans la compétition intermatériaux. Mais Déçus par l’’insuffisante attention apportée par le rapport Puech aux questions industrielles de la première et de la deuxième transformation, alors que c’’est à leur niveau que sont assurés les 2/3 des emplois, de la valeur ajoutée, de la recherche et des recettes fiscales nettes de la filière ; Troublés par la proposition de rachat de l’’énergie produite à partir de la biomasse par le réseau électrique à des tarifs élevés, qui ne sauraient être justifiés que par la contribution de centrales de cogénération à l’’équipement industriel du secteur de la première transformation du bois, faute de quoi les approvisionnements des industries du papier, des panneaux, du contreplaqué, de l’’ameublement, de la construction seraient compromis. Le bois matériau incomparablement riche et diversifié, dans ses applications industrielles et énergétiques, doit faire l’’objet d’’une gestion «responsable» avec une priorité dans ses utilisations et ses applications. Interpellés par l’invitation pressante du président de la République à mettre en place des organismes représentatifs et efficaces d’’animation de la filière bois. En effet, si la filière s’’est donnée enfin les moyens économiques d’agir – CVO en amont, taxe affectée en aval –, elle ne dispose pas d’une organisation à la hauteur du défi qu’elle doit affronter : une organisation rassemblant l’ensemble des organisations participant à son financement, organisme de lobbying auprès des politiques et des administrations, centre de décisions stratégiques de la filière dans les domaines génériques et/ou transversaux. Nous devons construire les moyens d’’influence, de recherche, de veille technologique, de formation, de communications adéquates. Les services existants – FCBA, CNDB, etc. – devront être dynamisés. La mobilisation des ministères concernés – Ecologie, Agriculture, Industrie, Logement – devra être activement recherchée. Enfin, l’’ambition forte d’’une exploitation responsable et maîtrisée de la forêt devra associer tous les Français, en particulier par leurs collectivités territoriales. A l’’invitation du président de la République, répondons, au nom de toute la filière, par un geste décidé et volontaire. Luc CHARMASSON President de l’’UIB (Union des industries du bois) Président de la FIBC (Fédération des industries bois construction)